La grève déclenchée par plusieurs syndicats de la région les 27 et 28 octobre a engendré des impacts sur des services offerts à la population, notamment au palais de justice, à la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ) et dans les écoles.
Une quarantaine d’employés représentant divers organismes tels que l’Agence de Revenu du Québec, le ministère de la Justice, la SAAQ, le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, la prison de Sorel-Tracy et la Sûreté du Québec ont manifesté devant le palais de justice de Sorel-Tracy le 27 octobre.
Les bureaux de la SAAQ étaient fermés pour la journée. Les deux salles de cour étaient ouvertes au palais de justice, mais certains employés faisaient du bruit tout autour du bâtiment et empêchaient certains véhicules d’accéder au stationnement. Toute la journée, une rotation s’effectuait entre certains employés assurant les services essentiels négociés avec la Commission des relations du travail. Ces derniers devaient travailler au minimum pendant quatre heures au cours de la journée.
Le lendemain, les employés de la CSN et l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé (APTS) de l’Hôtel-Dieu de Sorel, les enseignants, le personnel professionnel et de soutien de la Commission scolaire et du Cégep de Sorel-Tracy, ainsi que les travailleurs de la Résidence Sorel-Tracy, ont aussi utilisé leur droit de grève.
La Traverse Sorel-Tracy–Saint-Ignace-de-Loyola et le Centre communautaire juridique de la Rive-Sud, dont le bureau d’aide juridique de Sorel-Tracy, étaient également fermés, tout comme les écoles primaires, secondaires et le Cégep. Les services étaient maintenus à 90% à l’Hôtel-Dieu de Sorel.
Les syndicats montent aux barricades
La grogne s’est fait sentir au sein des différents syndicats des employés de la fonction publique de la région qui sont sortis dans les rues les 27 et 28 octobre.
Les demandes syndicales ont été déposées le 31 octobre 2014. Les demandes patronales ont été présentées en janvier 2015 aux syndicats. Même s’ils affirment que les négociations avancent légèrement, les syndicats demeurent en désaccord avec plusieurs propositions du gouvernement.
« Il ne veut pas reculer sur certains points comme les augmentations de salaire, les fonds de pension et l’assurance salaire. C’est irrespectueux », affirme la présidente du Syndicat des employés de bureau (CSN) à l’hôpital, Micheline Charron qui demande, entre autres, un rattrapage salarial.
Le président de la Fédération des enseignants et enseignantes des cégeps (FEEQ-CSQ), Pierre Girouard, était présent à Sorel-Tracy afin de soutenir le personnel du Cégep.
« Nous avons besoin de ressources supplémentaires pour aider les enseignants à faire face un phénomène récent dans les cégeps, celui des élèves à besoins particuliers. On nous demande de nous appauvrir avec un gel salarial sur deux ans et de travailler avec moins de ressources », dénonce-t-il.
Du côté des enseignants de la Commission scolaire de Sorel-Tracy, les négociations achoppent sur les clauses touchant les services à l’élève, les ratios, le salaire et le régime de retraite.
Le représentant régional du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), Daniel Landry, s’est aussi indigné de la situation.
« On n’arrive pas à s’entendre. On a eu plusieurs rencontres, mais il ne s’est rien passé. C’est pour cette raison que la fonction publique dans l’ensemble du Québec est en grève », affirme-t-il. Selon ses propos, la partie patronale propose un gel salarial sur deux ans et le retrait de congés de maladie.
Le ministère de l’Éducation a refusé de commenter la situation. Le ministère de la Santé respecte le droit de grève des employés, affirme la porte-parole, Noémie Vanheuverzwijn.
« Les négociations progressent. Il y a des rencontres régulièrement. Il est usuel que les syndicats et les employés utilisent des moyens de pression. La grève est un moyen de pression légal en autant qu’elle respecte les paramètres établis. »
Des anicroches
La CSN a déposé une plainte à la direction de l’hôpital et à la Commission des relations du travail en lien avec la loi anti-briseurs de grève, affirme la présidente Micheline Charron. Les syndiqués se seraient rendu compte qu’un cadre effectuait des tâches d’employés en grève. « On a un droit de grève. On fait ce qu’on a à faire. On se fait mettre des bâtons dans les roues. C’est malhonnête », a-t-elle réagi.
Le porte-parole du CISSS de la Montérégie-Est, Daniel Vincent, a justifié le geste du cadre. « Le CISSS respecte les ententes concernant les services essentiels. Si un gestionnaire fait le travail d’un syndiqué, c’est seulement dans le cas où il y a rupture de service pour les usagers. Il semble qu’il y ait eu un cas. La décision de la gestionnaire était justifiée afin de soutenir l’équipe. »