La problématique entourant le nombre de bains donnés aux résidents en CHSLD a été soulevée à Québec par François Marcotte, atteint de sclérose en plaques, qui souhaitait recueillir 5200$ par une campagne de sociofinancement pour embaucher une personne qui lui permettra de prendre au moins trois douches par semaine.
Au cours des trois dernières années, aucune plainte formelle n’a été reçue en lien avec la fréquence des bains pour les trois installations du réseau local de santé (RLS) Pierre-De Saurel, a assuré la conseillère en communication du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) Montérégie-Est, Catherine Latendresse.
Les besoins hygiéniques sont évalués en collaboration avec le patient et le centre d’hébergement, explique Mme Latendresse. Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte : l’autonomie cognitive ou physique de l’individu, l’état de santé actuel et la réceptivité du patient à recevoir un geste aussi intime.
« Il importe donc de considérer tous ces éléments dans l’offre de services adaptés que nous leur offrons. Les besoins de chaque résident sont évalués individuellement et le plan d’intervention est adapté en conséquence. Le plan d’intervention peut donc être différent d’une personne à l’autre », affirme Mme Latendresse.
Dans la très grande majorité des cas, une toilette complète par semaine répond au besoin des résidents qui sont désormais peu actifs physiquement, ajoute-t-elle.
Le ministère abonde dans le même sens. « C’est la responsabilité de l’établissement de veiller à répondre aux besoins spécifiques des personnes hébergées qui sont identifiées à l’aide d’une évaluation », mentionne sa porte-parole Noémie Vanheuverzwijn.
Des services au privé émergent
Audrey Péloquin n’a pas attendu que cette problématique fasse les manchettes pour lancer son entreprise À vos soins qui offre des soins personnalisés aux personnes hospitalisées dans la région.
Préposée aux bénéficiaires depuis plusieurs années dans des institutions publiques, elle a décidé de se tourner vers l’entreprise privée.
« J’arrivais à la maison le soir et j’avais l’impression de ne pas avoir donné assez de temps aux patients. Les cas s’alourdissent d’année en année et il manque de personnel. C’est ce qui m’a poussée à aller vers le privé. »
En démarrage depuis quelques semaines, elle offre des services dans des centres d’hébergement à Sorel-Tracy, Varennes et Contrecœur.
Le battage médiatique entourant le nombre de bains donnés en centre d’hébergement ne l’a pas surprise. « Même si la personne bouge moins, il est d’important de donner un bain. Une certaine humidité peut se créer sur des parties du corps pour les personnes en fauteuil roulant. C’est bien d’avoir plus d’un bain par semaine. »
Nombre de patients en longue durée
Centre d’hébergement de Tracy : 28 résidents
Centre d’hébergement J.-Arsène-Parenteau : 60 résidents
Centre d’hébergement Élisabeth-Lafrance : 152 résidents