Un budget qu’il faudra suivre de près, poursuit-il, parce qu’il s’immisce dans des juridictions provinciales, comme celles des congés parentaux et de la création de services de garderie. « Il faudra voir quelle compensation recevra Québec si le fédéral instaure ou améliore ces services au Canada. »
Il est intéressant cependant, souligne-t-il, de voir comment le ministre concrétisera ses programmes d’aide à l’innovation. Règle générale, explique-t-il, ces programmes s’adressent à des entreprises en retard, pour les aider à se moderniser. « Des programmes dont profitait essentiellement l’Ontario », décrit-il.
Mais si le gouvernement favorise aussi l’innovation technologique, des entreprises québécoises et montréalaises œuvrant en pharmacologie, en aéronautique et en intelligence artificielle pourront en bénéficier.
Le député se satisfait de la bonification de l’aide aux aidants naturels, mais déplore que l’on n’accorde pas d’aide supplémentaire aux sans-emploi des régions éloignées. Et il n’admet pas qu’il ne soit pas question d’électrification des transports, comme le gouvernement du Québec s’y attendait.
Agriculture et forêts défavorisées
M. Plamondon déplore que ce budget ne favorise pas l’agriculture fortement implantée dans son comté. « On ne trouve rien qui compenserait les fromagers à la suite de l’entente avec l’Europe sur les importations de fromage. »
Pas plus que les PME œuvrant dans le bois d’œuvre trouveront leur compte dans ce budget, ajoute-t-il. « Elles payeront plutôt une taxe additionnelle à l’exportation aux États-Unis où est leur marché principal. »
En santé, rajoute-t-il, le Québec a une augmentation des transferts de 3%, mais il est prisonnier dans son utilisation de ces sommes. « Le fédéral a fixé des investissements en santé mentale et en maintien à domicile qui ne sont pas les choix prioritaires du Québec. Une autre intrusion dans les juridictions provinciales », note-t-il.
Enfin M. Plamondon s’inquiète qu’il ne soit nullement question dans ce discours du budget des objectifs de contrôle du déficit, ni de la date à laquelle revenir au déficit zéro. Une question qui intéresse tout le monde, avance-t-il.
« On connaît maintenant la philosophie du gouvernement Trudeau en matière budgétaire. Il faut maintenant surveiller de près les gestes posés pour l’actualiser. Chose certaine, ce budget est fait en faveur des intérêts canadiens, pas de ceux du Québec », conclut-il.