25 juillet 2017 - 00:00
Immobile pendant 48 heures dans son logement, son voisin lui sauve la vie
Par: Sarah-Eve Charland
Yvan Duchesne (à gauche) tient à remercier son ami Mario Grenon. | TC Média - Pascal Cournoyer

Yvan Duchesne (à gauche) tient à remercier son ami Mario Grenon. | TC Média - Pascal Cournoyer

Yvan Duchesne doit sa vie à son ami Mario Grenon qui l’a découvert près de 48 heures après qu’il se soit effondré dans son appartement. 

Maintenant remis sur pied, M. Duchesne n’arrive pas à trouver les mots pour remercier son ami sans qui il aurait perdu la vie seul dans son appartement.

« Quand il m’a découvert, il ne me restait que deux heures à vivre parce que j’étais gravement déshydraté. C’est ce que les médecins m’ont dit. Il m’a tout simplement sauvé la vie », affirme M. Duchesne, âgé de 77 ans.

Ce dernier a souffert d’un délirium à la suite d’une infection urinaire qui s’est dégradée. Vers la fin mai, il a déliré pendant une journée complète.

« Je ne me rappelle plus du tout de cette journée. Dans ma tête, je suis certain que je me suis rendu à Gatineau et que je suis revenu à Sorel-Tracy à pied. Mon fils me dit que ça ne se peut pas, mais j’étais certain que c’était réel », raconte-t-il.

Le lendemain, il n’était plus capable de bouger ses jambes. Il s’est effondré dans son appartement. Il a rampé jusqu’à son téléphone. Cet effort lui a éraflé les avant-bras à tel point qu’il en a saigné.

Rendu à son téléphone, il n’était plus en mesure de se souvenir d’aucun numéro de téléphone, incluant les numéros d’urgence. Il a cogné sur le plancher et a crié en vain avant de se coucher sur le plancher.

Un ami à la rescousse

Mario Grenon, âgé de 76 ans, connaissait depuis seulement quelques mois M. Duchesne au moment des événements. Ils habitaient dans le même immeuble à logements.

« J’ai perdu ma femme en mai. Elle m’avait dit que je devais laver mes fenêtres quand il ferait beau. Cette journée-là, j’ai eu comme un coup de fouet. Je crois que ma femme voulait que je découvre M. Duchesne. J’ai donc lavé les fenêtres. Je me suis rendu compte qu’il n’était pas sorti de chez lui de la journée », mentionne-t-il.

Ce fait a inquiété M. Grenon. « Ce n’était pas dans ses habitudes. Il peut sortir deux ou trois fois par jour pour faire des activités ou des commissions. Le surlendemain, il n’était toujours pas sorti. Je me suis encore plus inquiété. »

C’est à ce moment qu’il a contacté le fils de M. Duchesne qui travaille à la Sûreté du Québec. Les policiers n’ont pas pris à la légère cette information. Ils ont envoyé trois voitures sur les lieux.

M. Grenon a permis d’ouvrir la porte aux policiers puisqu’il gardait une des clés de son voisin en cas d’urgence. M. Duchesne a finalement passé les trois semaines suivantes en soins intensifs.

« Je veux sensibiliser les gens. Laisser une clé à un voisin, ce n’est pas une mauvaise idée. Ça peut vous sauver la vie. Même si vous avez une bonne santé, tout peut arriver », soutient Yvan Duchesne.

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