Le documentaire Arbitres est un projet du journaliste Mathias Brunet. Il est le troisième d’une série de documentaires après Bagarreurs inc et Parents inc .
Pour ce volet, le journaliste a suivi des officiels de tous âges afin de montrer leurs motivations à arbitrer alors que leur rôle est souvent considéré comme ingrat. Certaines scènes ont été tournées à Sorel-Tracy. Pour l’aider dans cette tâche, il a contacté le réalisateur de la région, Danic Champoux.
Ce dernier avoue ne pas avoir tout de suite embarqué dans le projet pour plusieurs raisons, entre autres en raison des contraintes de tournage et parce qu’il n’est pas attiré habituellement par ce genre de film.
« Je n’avais pas été fan du premier volet et je n’ai pas les réflexes d’un reporter. Sur le coup, je ne savais pas si je voulais le faire. On devait aussi réaliser le tournage en 12 jours, ce qui n’est pas beaucoup. Après avoir réfléchi, je me suis dit que ce sujet méritait qu’on s’y attarde », mentionne-t-il.
Il s’est laissé convaincre par la possibilité de pouvoir démontrer tout le côté humain derrière cette problématique vécue dans les arénas du Québec, explique-t-il. De plus, les producteurs lui ont laissé une pleine liberté pour le tournage.
Se prendre au jeu
Dans le documentaire, on ne parle pas seulement des arbitres, souligne M. Champoux, mais surtout des comportements des gens qui se trouvent dans les estrades.
Durant le tournage, le Sorelois a entendu toutes sortes d’histoires. Des parents ont souvent dit à des arbitres qu’ils vont les attendre dans le stationnement. D’autres arbitres ont reçu des menaces de mort. Une personne raconte même avoir été témoin qu’un arbitre a été tué à coups de poing il y a quelques années.
Lui-même père d’un joueur de hockey, il a vu beaucoup de familles faire de l’aréna une résidence secondaire. Les enfants y mangent régulièrement et font leurs devoirs pendant la semaine.
« On dirait qu’il y a quelque chose qui se passe. Une odeur qui change les gens dès qu’ils passent la porte de l’aréna, soulève le réalisateur. Des fois, l’arbitre n’a pas plus que 16 ou 17 ans. Il fait ça par passion. Il n’aime pas ça se faire menacer. Il faut vraiment régler ça. Le documentaire décortique ce phénomène et je souhaitais ouvrir le dialogue sur comment on peut faire pour le désamorcer. »
Le documentaire a été diffusé en première mondiale le 28 octobre au Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue et à Canal D le 2 novembre.