Les deux collaborateurs ont décidé d’utiliser l’histoire de Sylvain Guimond pour élaborer sur d’autres cas. Le livre fait état de plusieurs patients atteints du TDAH et la façon qu’ils ont pu apprendre à vivre avec ce déficit. Une panoplie de solutions et d’outils sont proposés à travers l’ouvrage.
C’est lorsqu’il a passé un test d’électroencéphalogramme (EEG) quantitatif il y a un an que M. Guimond a pu voir comment fonctionne son cerveau en temps réel. Les zones activées permettaient de voir s’il avait un déficit de l’attention. C’est à ce moment que le Sorelois a saisi d’où provenaient ses problèmes d’apprentissage à l’école.
Il a compris en consultant la neuropsychologue Johanne Lévesque que plusieurs symptômes s’appliquaient à lui. « Je me disais : je suis toujours dérangé par une tonne de choses. J’avais de la misère à rester concentré. J’étais capable d’être assis dans un restaurant et de suivre presque toutes les conversations des autres tables proches de moi. Je le faisais tout le temps sans m’en rendre compte. Ce n’était pas par curiosité. C’est comme si tout ce qui se passait autour, même ce qui n’était pas près de moi, j’en étais conscient. Puis ça me fatiguait un peu, car je n’étais pas 100% présent avec ceux qui étaient avec moi », se remémore-t-il.
Pour ou contre la médication?
Selon l’avis du docteur en psychologie, dans certains cas, la médication peut s’avérer extrêmement utile. Mais il existe d’autres solutions pour contrer l’hyperactivité. Le neurofeedback consiste à un entraînement pour les parties du cerveau qui sont responsable du TDAH et l’option du recentrage cognitif peut s’avérer aussi bénéfique. Chaque personne peut développer ses propres solutions pour vivre le mieux possible et le plus normalement, explique-t-il.
Pour Johanne Lévesque, la médication est une question de cas par cas. « Pour moi, la médication est un dernier recours. Ce n’est pas quelque chose que je fais en premier. ».
La médication peut venir en aide, mais des effets secondaires peuvent s’ajouter comme le manque de sommeil et d’appétit, les maux de tête, de cœur, etc. C’est surtout lorsque l’année scolaire d’un enfant est en péril que la médication peut être bénéfique étant donné qu’elle agit rapidement.
Une étude effectuée par la MTA Study a même prouvé que les enfants médicamentés ne sont pas ceux qui vont réussir le mieux. Après un certain temps, la médication ne fait pas toujours effet comme elle le devrait.
Les solutions proposées
Dre Lévesque soutient qu’il importe d’avoir des habitudes de vie saines et de faire du sport, afin de bouger plus régulièrement. Par exemple, il est conseillé de faire faire une activité physique aux enfants avant d’entreprendre la période de devoirs pour qu’ils soient plus concentrés et moins portés à bouger. Le fait de pouvoir marcher aller-retour pour se rendre à l’école pour les enfants constitue une bonne option.
« L’attention n’est pas une chose si difficile à arranger. Mais l’estime de soi, c’est long à ramener. C’est donc important de garder le plus intact possible l’estime de soi d’un enfant ou d’un adolescent », fait-elle part.
Un autre point apporté par Dre Lévesque est d’enseigner une bonne méthode de travail aux enfants et adapter une hygiène de vie. Pour certains, apprendre qu’ils ont un TDAH n’a rien modifié à leur mode de vie, alors que pour d’autres, connaître leur trouble leur a permis de comprendre leur comportement, puis les changements dans leur vie.
« Le THAH ne doit pas venir une excuse. Au contraire, les gens qui ont un THA/H sont des gens créatifs qui ont trouvé d’autres façons de pallier ce manque d’attention. Il ne faut pas le prendre non plus comme étant une excuse. On ne veut pas une société médicamentée pour tous les problèmes de comportement », a conclu Sylvain Guimond.