Hugues Corriveau raconte dans cette œuvre une histoire qu’il avait abordée dans une nouvelle écrite il y à 20 ans. Dans celle-ci, on remet en scène Thomas, un garçon de 11 ans, qui aime se rendre au dépanneur. Un soir, alors qu’il est seul avec la caissière, deux voleurs entrent et assassinent l’employée. Un des deux malfaiteurs perd son revolver, qui glisse jusqu’à lui. C’est alors que Thomas saisit l’arme et tue les deux voleurs.
« J’avais fait une première version de l’histoire à l’époque. J’ai eu l’idée de la poursuivre pendant l’écriture de mon dernier roman. Je ne voulais pas juste m’arrêter à ce soir où l’événement est arrivé tout à fait par erreur. Je voulais approfondir son histoire, savoir ce qui lui était arrivé après l’incident », explique l’écrivain.
Thomas ne pouvait pas juste avoir vécu ce drame du dépanneur, souligne Hugues Corriveau. Il devait avoir plusieurs blessures pour aider les lecteurs à comprendre son geste. Il a donc imaginé une vie torturée et gorgée de drames, dont la mort de son frère ainé Will.
« L’histoire peut paraître dure ou le sujet difficile, mais c’est plutôt tendre. On parle d’amour fraternel entre deux frères, de l’admiration de Thomas envers Will, assure M. Corriveau. Dans les pages du roman, on découvre un jeune garçon qui refait l’histoire de sa vie avec son frère. On se retrouve deux ans après la mort de son frère, avant l’histoire du dépanneur, avec un garçon qui porte différentes blessures en lui. »
Un sujet inspirant
L’enfance et ses méandres sont des sujets intarissables pour l’auteur qui écrit depuis 40 ans dans tous les styles, autant la poésie que les romans, les nouvelles et les essais . Gagnant de plusieurs prix, le critique littéraire retraité a toujours deux ou trois manuscrits d’avance.
Il a passé son enfance à Sorel-Tracy dans une maison située tout près de l’ancienne gare de Sorel. Il a toutefois quitté la région à l’âge de 16 ans avec empressement. M. Corriveau avoue avoir détesté la région, puisque sa propre enfance était parsemée de difficultés. C’est d’ailleurs peut-être, selon lui, une des raisons pour laquelle il traite autant de ce sujet dans ses œuvres.
« J’ai eu une enfance très belle, mais cela a moins bien été au niveau social. J’ai été victime d’intimidation parce qu’on était marginaux avec une bonne éducation dans un quartier plus difficile. Cela a été un enfer total. Comme enfant, on porte tous des blessures. J’ai l’impression que tout est possible en art. On peut parler d’un sujet difficile, si c’est bien écrit. Il n’y a aucun sujet tabou », conclut-il.
Pour des informations sur le livre, les gens peuvent se rendre sur le site de la maison d’édition Druide au www.editionsdruide.com.