« Je viens de terminer ma première nuit de travail de la semaine et j’ai été convoquée par mon chef de service ce matin, a déploré Johanne Leclerc, sur Facebook. Le 26 janvier dernier, j’ai refusé de faire un TSO après avoir travaillé la nuit jugeant que je n’étais plus apte à continuer. On n’a pas écouté mes raisons, on m’a juste dit que j’étais obligée de rester. Alors je suis quand même partie. Ce qui fait en sorte qu‘aujourd’hui, je récolte une suspension d’une journée sans solde vu que c’est mon premier refus. On me menace d’une gradation de sanction si cela se reproduit pouvant aller jusqu’au congédiement. »
Elle croit qu’une mauvaise gestion aggrave la situation dans les hôpitaux où on constate une pénurie de main-d’œuvre. De plus, selon le message, l’équipe de nuit aurait travaillé avec une équipe réduite depuis plusieurs jours.
« Je tiens à rappeler à tous : mes employeurs, les ministres et compagnie… Nous ne sommes pas des machines ni des numéros, nous sommes des êtres humains, travailleurs et qui veulent le mieux pour nos patients », conclut-elle.
Le président de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) Montérégie-Est, Jean-Michel Varin, a appris avec surprise la nouvelle aujourd’hui.
« C’est inacceptable d’imposer cette mesure disciplinaire. On a contacté les ressources humaines pour connaître les détails de la situation. On a passé au-delà du code de déontologie », assure-t-il.
Le code de déontologie permet entre autres aux infirmières de refuser un temps supplémentaire obligatoire pour des raisons de maladie ou si elles sont à risque de faire des erreurs. M. Varin n’a pas eu connaissance d’autre cas de suspension.
La FIQ avait dénoncé la dégradation de la situation depuis le mois de décembre à l’Hôtel-Dieu de Sorel. Selon la FIQ, plus de 100 quarts de travail en temps supplémentaire obligatoire ont été attribuées à Sorel-Tracy auprès des infirmières et infirmières auxiliaires de décembre à janvier, ce qui équivaudrait à plus de 800 heures. Le calcul du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) Montérégie-Est s’élève plutôt à 85.