Les raisons sont multiples, selon la directrice générale du Cégep de Sorel-Tracy, Fabienne Desroches.
« Certains ont moins de moyens financiers. Ils préfèrent réduire les cours et travailler davantage. D’autres, c’est pour des raisons familiales, pour des activités sociales ou pour une implication sportive. Il y a encore tout de même le tiers des élèves qui terminent leur parcours en temps requis. D’autres en situation d’handicap préfèrent se concentrer sur moins de cours à la fois. »
Des réflexions devront être engagées, selon Mme Desroches. « Au niveau du financement, ça devient de plus en plus complexe. On doit continuer de donner des cours de qualité, mais avec moins d’élèves. Quand la majorité ne suit plus la norme, cela signifie qu’il faut peut-être changer la norme. On est encore loin de la coupe aux lèvres », assure-t-elle.
« On va essayer d’en discuter avec le ministère. Peut-être ajouter une session dans les programmes?», suggère-t-elle.
Une tendance légère, selon le ministère
Le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur a aussi observé cette tendance, même s’il la considère encore faible. De plus, les taux de réussite ne sont pas affectés et qui sont sensiblement les mêmes chez les cohortes observées.
« L’observation du cheminement scolaire des nouveaux inscrits au collégial, dans les programmes de DEC, permet de constater qu’il y a une légère et constante diminution du nombre moyen de cours suivis aux 1er et au 3e trimestres d’études collégiales depuis les cohortes de 2007 et 2009 », mentionne la responsable des relations de presse du ministère, Esther Chouinard.
Le nombre moyen de cours suivis au 3e trimestre est passé de 6,4 cours en 2000 à 6,1 cours en 2015 pour les programmes préuniversitaires au Québec. Du côté des programmes techniques, le nombre de cours est passé de 6,7 en 2000 à 6,4 en 2015.
« Les changements de programme sont en augmentation de 1 à 2 points de pourcentage depuis les cohortes de 2007 et 2009. Par ailleurs, le conflit étudiant au trimestre d’hiver 2012 a certes eu un effet, du moins à court terme, sur les taux d’obtention d’une sanction des études », tient à préciser Mme Chouinard.
Des taux de réussite qui se maintiennent
Les taux de réussite dans les différents programmes du Cégep de Sorel-Tracy se maintiennent. L’établissement se démarque du côté de l’épreuve uniforme de français. Cet examen est déterminant pour l’obtention du diplôme d’études collégiales. À l’hiver 2017, le taux de réussite à Sorel-Tracy a atteint 87,1% alors que la moyenne québécoise se situait à 78,3%. Le taux de réussite à l’été 2017 était de 93,3% alors que la moyenne provinciale atteignait 66,6%.
« Ce test englobe toute la population étudiante du Cégep. Même si on a plus d’élèves ayant des difficultés d’apprentissage, on améliore nos taux de réussite », se réjouit Mme Desroches.
Taux de réussite globaux par programme
2017 | 2014 | |
Soins infirmiers | 86% | 89% |
Sciences de la nature | 94% | 92% |
Génie mécanique | 89% | 88% |
Électronique industrielle | 93% | 91% |
Environnement, hygiène et sécurité au travail | 95% | 95% |
Sciences humaines | 85% | 78% |
Éducation à l’enfance | 76% | 88% |
Éducation spécialisée | 91% | 90% |
Comptabilité et gestion | 95% | 85% |
Bureautique | 96% | 94% |
Informatique | 90% | 82% |
Arts, lettres et communication | 81% | 90% |
La formation continue permet au Cégep de sortir la tête de l’eau
Le Cégep de Sorel-Tracy peine à rattraper les compressions budgétaires imposées entre 2010 et 2016. Le développement des formations continues a permis à l’établissement de tout de même enregistrer un surplus budgétaire l’année dernière.
Le budget total a atteint 17 904 000$ pour l’année 2016-2017. La plupart du budget, soit 15 122 000$, est consacré à la formation régulière, qui englobe les cursus préuniversitaires et techniques. Le Cégep de Sorel-Tracy a connu un déficit de 320 000$ dans son budget de formation régulière.
La formation continue se compose du service aux entreprises, des Attestations d’études collégiales et de la reconnaissance des acquis. L’explosion de la demande dans ces services démontre un besoin grandissant des travailleurs qui souhaitent se perfectionner, assure la directrice générale du Cégep de Sorel-Tracy, Fabienne Desroches.
« C’est grâce aux certifications de crédit qu’on a réussi à enregistrer un surplus de 293 000$ sur l’ensemble du budget. On a connu une excellente performance du service aux entreprises. On travaille en collaboration avec les entreprises. On a eu plus de contrats. Dans un contexte de rareté de main-d’œuvre, les entreprises veulent former les employés à l’interne », affirme-t-elle.
L’embauche d’un directeur pour le service aux entreprises a permis au Cégep de presque doubler ses revenus pour ce programme. Il a effectué du démarchage auprès des entreprises de la région. Les revenus ont aussi augmenté du côté des Attestations d’études collégiales et de la reconnaissance des acquis.
« Il faut aussi mentionner qu’on maintient une saine gestion des finances grâce à tout le monde. L’ensemble du collège s’est serré la ceinture. C’est un travail collectif », assure Mme Desroches.
Entre 2010-2011 et 2015-2016, le Cégep de Sorel-Tracy a connu des compressions budgétaires atteignant 2 679 000$. Aucun service pour les étudiants n’avait été coupé. Le collège avait dû augmenter les frais d’admission pour les étudiants et les frais de stationnement. L’établissement avait aussi arrêté de financer deux équipes sportives qui devaient trouver une façon de s’autofinancer.
« On est encore en rattrapage. On a peut-être réussi à atteindre le tiers du rattrapage. D’un autre côté, les redditions de compte ne font qu’augmenter. On peut maintenant augmenter des heures pour des services ou bonifier des services. »