Des changements récents au niveau de l’application du code vestimentaire à l’école secondaire ont déplu à plusieurs élèves. Lori Gemme-Déziel, Amélia Daneau, Gabrielle Dumas et Maya Berthiaume-Leclerc font partie des élèves qui ont porté le carré jaune ou des chandails jaunes dans les dernières semaines.
« J’ai pris l’initiative de créer un compte Instagram et après, j’ai contacté celle qui a lancé le mouvement à Québec pour ensuite amener ça à l’école, explique l’élève de secondaire 5, Maya Berthiaume-Leclerc. Le trois quarts du temps, les surveillants et les professeurs nous donnaient comme excuses que nous allions déconcentrer les garçons en classe et que cela nuisait à leur apprentissage. On se demandait c’était quoi le rapport un peu. »
Un règlement qui ne convient pas
Les élèves ne respectant pas le règlement reçoivent un avertissement pour une première offense et par la suite, ils doivent emprunter des vêtements à la friperie de l’école et faire signer une feuille par leurs parents.
« On se faisait souvent avertir pour des chandails où l’on voyait nos épaules. On a pas le droit aux jupes trop courtes ou aux jeans avec des trous. Des jeans troués, il y a des gars qui en portent et qui ne se font pas avertir autant que les filles, voire jamais. Pour des profs, certains vêtements passent et pour d‘autres non, alors le règlement n’est vraiment pas clair », déplore Lori Gemme-Déziel.
Selon elles, le règlement actuel complique leur vie puisque les choix sont limités surtout au niveau des shorts et des jupes. Cela fait en sorte qu’elles ont souvent deux garde-robes, une pour l’école et une pour l’extérieur. De plus, des vêtements plus légers en période de grande chaleur rendent leur présence à l’école désagréable.
« C’est niaiseux un peu puisque d’habitude, tu vas magasiner ton linge avec ta mère. Mon père ne me laisserait pas sortir si mes vêtements n’étaient pas corrects. Dans le fond, on paie pour ceux qui exagèrent et ce n’est pas la majorité », assure Gabrielle Dumas.
Une mesure nécessaire, selon la direction
Le conseil des élèves a entamé des démarches pour savoir comment changer les choses de façon officielle. Une rencontre entre élèves a eu lieu le 13 avril pour établir les revendications à adresser au conseil d’établissement de l’école.
« On va écouter les arguments des personnes et mettre cela sur papier. Plus nous aurons de gens qui appuieront le mouvement, plus notre démarche aura du poids pour la direction », croit la représentante du conseil des élèves, Maya Berthiaume-Leclerc.
« Il n’y a pas juste nous, il y a vraiment vraiment beaucoup d’élèves qui sont pour ça. Pas pour l’exagération, mais pour être égales aux garçons. Les autres écoles ont réussi à le changer, alors pourquoi pas nous? », se questionne Gabrielle Dumas.
La directrice des communications à la Commission scolaire de Sorel-Tracy, Geneviève Handfield, souligne explique que le code de vie est refait annuellement, mais il semblerait que les professeurs et les élèves auraient besoin qu’il soit plus clair.
« Les changements sont souvent difficilement acceptés par les adolescents. Les modifications servaient à uniformiser le règlement qui est interprété différemment. Même les adultes ne le comprennent pas. Il dit qu’on a droit aux trous dans les jeans, mais en haut des genoux et pas plus grands que la carte étudiante. Il n’a toutefois pas été appliqué pour l’hypersexualisation, mais pour préparer les élèves au marché du travail », mentionne-t-elle.
« Les demandes claires seront déposées au conseil d’établissement qui les étudieront dans les prochaines semaines. La direction a le pouvoir de dire oui ou non. Elle va attendre de recevoir les grandes lignes et voir qu’il n’y a pas de débordements dans les demandes. Les élèves vont s’exprimer et on leur a demandé de le faire en utilisant la bonne voie », conclut Geneviève Handfield.
La présidente du syndicat des enseignants du Bas-Richelieu, Lisette Trépanier, n’a pas voulu commenter le dossier. Elle a toutefois souligné que chaque code de vie, qui inclut le code vestimentaire, est approuvé par le conseil d’établissement et les parents. Il varie toutefois d’une école à l’autre et d’une région à l’autre selon des situations vécues dans l’école.