24 avril 2018 - 08:00
Légalisation
Le cannabis sera interdit dans certains secteurs de Saint-Ours
Par: Julie Lambert
TO GO WITH AFP STORY by Desiree Martin
A picture taken on April 12, 2013 shows plants of marijuana at the plantation of the Sibaratas Med Can association in Mogan on the southwest coast of the island of Gran Canaria. The plants grow from cuttings for approximately two months and then blossom before being harvested, dried, stored in jars for a month and later processed to be consumed on site. Spanish law prohibits the possession of soft drugs like cannabis in public and its growth to be sold for profit is illegal. But the law does tolerate growing cannabis for personal use and its consumption in private. Dozens of private marijuana smoking clubs operate across Spain that take advantage of this legal loophole that serve cannabis users who do not want to get their drugs from the streets.  AFP PHOTO / DESIREE MARTIN

La Ville de Saint-Ours a limité les secteurs où il sera permis de produire, transformer ou vendre du cannabis sur son territoire. (Photo : Archives)

La Ville de Saint-Ours a fait un premier pas pour réglementer le cannabis sur son territoire dans le cadre de sa légalisation au cours des prochains mois. Le conseil municipal a interdit dans certaines zones, surtout le long du Richelieu, la production, la transformation et la vente de cannabis.

Le règlement a été adopté lors de la dernière séance publique du conseil le 9 avril. Avec l’adoption prochaine du projet de loi fédéral, la Ville s’est penchée sur sa réglementation afin de limiter des projets de ce genre, qu’ils soient dans une serre ou à aire ouverte.

« Avant c’était illégal, on n’avait donc pas besoin de légiférer. Aujourd’hui, c’est une réalité qui s’en vient, il ne faut donc pas se mettre la tête dans le sable. On devait voir comment on allait accueillir les projets de ce genre sur notre territoire », explique le maire de Saint-Ours, Sylvain Dupuis.

Les terres désormais interdites se trouvent tout le long de la rivière Richelieu, entre Saint-Denis-sur-Richelieu et Sainte-Victoire-de-Sorel. Seulement les campings ont été écartés puisque leur usage est différent ainsi que le secteur de Parcs Canada qui est sous la juridiction fédérale.

Selon Sylvain Dupuis, les secteurs visés sont des zones blanches. Ces dernières permettaient l’implantation de culture de cannabis et auraient pu causer certains problèmes si elles n’étaient pas réglementées différemment.

« Ce sont quatre ou cinq grands champs sur le bord de l’eau avec de belles maisons des deux côtés. La maison de 800 000$, est-ce qu’elle vaut la même chose avec un champ de cannabis à côté?, s’interroge le maire. On ne dit pas non à des projets, mais on veut qu’ils soient dans nos zones vertes parce qu’ils devront être analysés par différents ministères et la Commission de protection des territoires agricoles. Les zones blanches ont un cadre assez sévère. »

Un premier pas

Dans la MRC de Pierre-De Saurel, Sorel-Tracy a aussi adopté un règlement, mais pour interdire la consommation de cannabis dans ses lieux publics et près des établissements, comme c’est le cas présentement avec la cigarette. Le maire de Saint-Ours emboitera aussi le pas.

Il assure que d’autres mesures devront être prises aussitôt que les municipalités en sauront plus puisque le projet de loi n’a pas encore été adopté et que son application est encore nébuleuse pour tout le monde.

« On n’a pas beaucoup d’information sur comment cela sera appliqué. Lorsque le cannabis sera légal, cela deviendra comme l’alcool. On ne va pas permettre la consommation sur les lieux de travail, mais il va falloir savoir comment aborder la question dans nos codes d’éthique et de conduite. Il est certain que tout cela va avoir un impact. On va donc regarder ces autres volets aussi », explique Sylvain Dupuis.

Les villes sont encore en train d’analyser ce dossier tout comme la MRC de Pierre-De Saurel qui n’avait pas encore adopté des résolutions en lien avec le cannabis.

Du côté du monde agricole, peu de projets de ce genre sont sur la table. Le commissaire agricole, Alain Beaudin, a eu vent d’un seul projet, celui de Rolland-Pierre Chalifoux qui est toujours en attente de la décision du ministère.

« Des gens disent être intéressés, mais c’est le seul projet concret. Il ne faudrait pas s’attendre à en avoir plus que deux. Les permis sont pas mal octroyés à des gens avec de bien plus grosses capacités de production et ce sont des installations dispendieuses. Là où nous pourrions aller en chercher, c’est plutôt dans des créneaux spécifiques. On pourrait ainsi démontrer que nous pouvons avoir plus d’expertise. Ce genre de projet n’aurait pas beaucoup d’impact. Il faut savoir comment ce sera encadré », conclut-il.

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