Lui-même amateur de jeux vidéos, il a lancé des activités midi il y a trois ans à l’école secondaire Bernard-Gariépy. Une trentaine de jeunes s’y inscrivent chaque année. Voyant l’ampleur du phénomène mondial du sport électronique, il a proposé un projet avant-gardiste à la direction d’école.
« C’est un phénomène en progression. Il y a des millions de personnes qui regardent des compétitions de League of Legends sur le web. Les jeunes connaissent le nom des professionnels. Il y a des ligues non officielles dans les universités qui veulent reconnaître cela comme un vrai sport par le ministère de l’Éducation. Je voulais qu’on embarque dans le bateau », affirme le responsable de l’équipe sportive.
Il a sélectionné deux jeux, League of Legends et Hearthstone, afin de développer un programme qui demeure logique avec la structure scolaire.
« Les jeunes développent un esprit mathématique ou stratégique, par exemple, avec Hearthstone. Ils doivent faire des calculs de probabilité. Pour League of Legends, il s’agit d’un jeu d’équipe. Il y a plus d’action. Ils doivent créer une chimie entre les joueurs et prendre des décisions en temps réel. Il faut donc être à l’affut pour être performant », mentionne-t-il.
Le 20 avril, une compétition était organisée à l’auditorium. Les meilleurs joueurs de l’école ont affronté les meilleurs de l’école secondaire d’Arvida. Le public a assisté à l’événement à l’image des compétitions internationales, sur écran géant. Il espère organiser quatre tournois avec d’autres écoles secondaires l’année prochaine.
Des bienfaits
« Souvent, les jeunes qui jouent à ça le font chez eux. Ils ont un cercle social virtuel. Je les amène à interagir avec d’autres membres de leur équipe, mais en personne. Ça les aide à socialisation et à briser l’isolement », croit-il.
Le terme sport électronique provient de la structure plutôt que de l’activité en tant que telle, explique-t-il. Les jeunes sont encadrés par un entraîneur et doivent se conformer à une structure. Ils seront incités à maintenir de saines habitudes de vie afin de maximiser leur concentration au sein de l’équipe.
« Je crois que ça peut les influencer positivement. La philosophie du sport électronique promeut un esprit compétitif amical. Une bonne qualité de vie amène de bons résultats. Du moins, c’est ce que font les professionnels qui gagnent leur vie avec le sport électronique », ajoute-t-il.
La directrice générale de la Commission scolaire (CS) de Sorel-Tracy, Claudine Lachapelle, se réjouit de voir l’initiative prendre forme cet automne.
« Je considère qu’il est important d’offrir des activités parascolaires diversifiées afin de rejoindre les intérêts des élèves et de créer un sentiment d’appartenance à l’école. La création d’une équipe Polypus en sport électronique est à mon sens avant-gardiste pour la commission scolaire et demandera un encadrement rigoureux et de la discipline de la part des élèves. »
Les élèves intéressés pourront s’inscrire dans les équipes de deux écoles secondaires dès la rentrée automnale.