8 mai 2018 - 09:12
Traitement des eaux usées : des améliorations à faire
Par: Sarah-Eve Charland

Les eaux usées de Sainte-Anne-de- Sorel, Sorel-Tracy et Saint-Joseph-de-Sorel sont traitées dans ces étangs aérés. (Photo : Sarah-Eve Charland)

Le déchets plus gros que 3 cm sont triés à la première étape de l’usine d’épuration des eaux. Voici ce qui est trié en une semaine dans la région. (Photo: Sarah-Eve Charland)

Les eaux usées traversent un dessableur où la majorité du sable est filtré. Voici ce qui est trié en une semaine dans la région. (Photo: Sarah-Eve Charland)

L'eau passe par un processus d'épuration d'une trentaine de jours avant d'être rejetée dans le fleuve Saint-Laurent. (Photo : Sarah-Eve Charland)

Seulement six stations d’épuration sur les 31 longeant la rivière Richelieu et une parcelle du fleuve Saint-Laurent répondent aux objectifs environnementaux, selon le rapport de la Fondation Rivières. Même si la station de Sorel-Tracy n’en fait pas partie, la Régie d’assainissement des eaux Richelieu-Saint-Laurent assure produire une qualité d’eau supérieure.

La Fondation Rivières a colligé les données d’exploitation des années 2014 à 2016 des 31 stations d’épuration des eaux du bassin versant de la rivière Richelieu. Les exigences du gouvernement touchent entre autres les matières en suspension, le phosphore et la présence de coliformes fécaux.

« Il y a les exigences réglementaires. C’est assez suivi par les municipalités. Il y a aussi ce qu’on appelle des objectifs environnementaux. Ce sont ces objectifs qui ne sont pas atteints », affirme le président de la Fondation Rivières, Alain Saladzius.

L’organisme n’a pas voulu nommer les stations d’épuration en défaut afin de ne pas nuire à une collaboration future. Questionné sur celles qui respectent les objectifs, M. Saladzius a avoué qu’elles se situent plutôt en amont du lac Champlain.

Les eaux sont purifiées, assure la Ville de Sorel-Tracy

Le porte-parole de la Ville de Sorel-Tracy, Louis Latraverse, assure que la station d’épuration rencontre toutes les normes du ministère du Développement durable, de l’Environnement et Lutte contre les changements climatiques. Le taux d’épuration s’élève à 97%.

À titre d’exemple, la norme réglementaire est de retrouver moins de 100 coliformes fécaux par 100 millilitres. La moyenne de la station de Sorel-Tracy se situe à 30 coliformes fécaux par 100 millilitres.

La principale problématique est le nombre de subverses, c’est-à-dire les débordements directement dans le fleuve Saint-Laurent lorsqu’il y a un débit d’eau trop élevé. Cela arrive surtout en période de grandes pluies. La Ville répertorie une centaine de subverses par année.

On retrouve encore à plusieurs endroits des canaux combinés où l’eau usée et l’eau des pluies circulent ensemble. Ces canaux sont de la responsabilité de la Ville de Sorel-Tracy alors que la station d’épuration des eaux est gérée par la Régie d’assainissement des eaux Richelieu-Saint-Laurent.

« Idéalement, on ne devrait avoir que des canaux séparés. On pourrait alors rejeter l’eau des pluies directement dans le fleuve. Les problèmes qu’on a se retrouvent avant la station d’épuration. C’est-à-dire qu’on a du travail à faire sur le comportement des citoyens et sur les canaux », mentionne M. Latraverse.

La Ville de Sorel-Tracy effectue des améliorations de façon progressive. En 2018, elle investira 350 000$ pour remplacer des pompes et des panneaux de contrôle sur les rues Mandeville et Taché.

Dans les coulisses de l’usine d’épuration des eaux

Les eaux usées de Sorel-Tracy, Sainte-Anne-de-Sorel et Saint-Joseph-de-Sorel sont toutes traitées à la station d’épuration de Sorel-Tracy. Même si le printemps demeure une saison particulièrement forte en pluies, la Régie d’assainissement des eaux Richelieu-Saint-Laurent assure être en mesure de respecter toutes les normes ministérielles.

Le gestionnaire de la Régie, André Tremblay, a accepté de faire visiter ses installations du boulevard Poliquin au journal Les 2 Rives. L’eau usée s’y retrouve et passe par une série d’étapes avant d’être rejetée dans le fleuve Saint-Laurent.

« Il s’agit du même processus d’épuration que dans le fleuve, mais on lui donne un coup de main. On est tenu de préparer l’eau pour un retour dans l’environnement. On rend l’eau vivable pour les poissons et les animaux », explique M. Tremblay.

Les eaux usées traversent premièrement le dégrilleur où tous les déchets de plus de 3 cm sont triés. La Régie envisage d’acquérir de nouveaux équipements afin de diminuer la dimension des déchets à 0,6 cm. Par la suite, elles se rendent au dessableur circulaire. Entre 92% et 95% des sables sont filtrés à cette étape grâce à l’effet vortex.

Malgré plusieurs messages de sensibilisation de la Ville de Sorel-Tracy, on retrouve encore plusieurs déchets indésirables, comme des cigarettes, des cotons-tiges, des tampons ou des couches. Il est aussi déconseillé de jeter les soies dentaires et les lingettes qui peuvent s’accrocher aux parois et bloquer les équipements.

Les eaux se retrouvent dans les étangs aérés. La station de Sorel-Tracy compte six étangs. La circonférence mesure près de 2,1 km. Le processus consiste à envoyer de l’air dans les eaux afin de stimuler les différentes bactéries qui mangent les éléments indésirables. Le processus prend une trentaine de jours avant de rejeter les eaux dans le fleuve.

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