Selon la porte-parole du ministère de l’Environnement, Geneviève Groulx, ce sera à l’Agence canadienne d’évaluation environnementale, qui agit à titre d’expert, d’analyser les incidences d’un tel projet sur l’habitat de la rainette faux-grillon de l’Ouest. L’arrêté ministériel a été imposé le 31 juillet et touchait sept projets dont celui d’agrandissement du terminal à Contrecœur du Port de Montréal.
L’étude d’impact environnemental a été soumise au processus de l’Agence canadienne d’évaluation environnementale au printemps. Cette dernière a soumis 400 questions supplémentaires et a demandé des études s’étalant sur une période de trois mois.
Le gouvernement s’est engagé à protéger les espèces sauvages du Canada et leur habitat, assure Mme Groulx. Lorsqu’une espèce est inscrite en vertu de la Loi sur les espèces en péril comme étant disparue du pays, en voie de disparition ou menacée, le ministre fédéral compétent est tenu d’élaborer un programme de rétablissement. L’objectif de l’arrêté est d’interdire la destruction l’habitat essentiel de la rainette faux-grillon.
Le Port de Montréal se croit épargné
« Nous n’anticipons pas que le décret aura un impact sur le projet de Contrecœur, croit la directrice des communications du Port de Montréal, Mélanie Nadeau. Aucun empiètement dans l’habitat de la rainette faux-grillon n’est prévu lors de la construction du nouveau terminal Contrecœur dans un rayon de 300 mètres. »
Elle ajoute que les travaux de construction de la desserte ferroviaire seront planifiés afin qu’aucun travail à proximité de l’habitat critique de la grenouille ne soit réalisé pendant la période de reproduction de cette espèce. La période de travaux sera dictée par les experts et en fonction de la météo au moment des travaux, assure Mme Nadeau.
Pendant la période d’exploitation du terminal, la population de rainette faux-grillon est passablement éloignée des principales installations du terminal et ne devrait pas être impactée négativement par les activités, selon l’Administration portuaire de Montréal.
Cette dernière est à l’étape de répondre à la liste de questions supplémentaires de l’Agence canadienne d’évaluation environnementale. Les réponses devraient être remises d’ici la fin de l’année.
La Ville de Contrecœur travaille, de son côté, afin de s’assurer de l’acceptabilité sociale de ce projet. « On évalue à 92% les gens qui étaient favorables lors des consultations publiques. La différence, ce n’était pas que c’était défavorable, c’était plus qu’ils avaient des questions sur les mesures d’atténuation. C’est de bon augure », conclut la mairesse Maud Allaire.