« À l’époque, il était question d’un projet de loi d’intérêt privé, assure le maire de Saint-Joseph-de-Sorel, Vincent Deguise. On ne veut pas que des fonds publics soient utilisés pour entrer en compétition avec des entreprises privées à Saint-Joseph-de-Sorel. On a des quais privés importants sur notre territoire. »
L’entreprise Terminal Maritime de Sorel-Tracy aurait manifesté à plusieurs reprises ses inquiétudes vis-à-vis ce projet. « On va suivre le dossier comme tous les autres intervenants. On va voir à ce que tout se réalise de la bonne façon. On a déjà manifesté nos inquiétudes », ajoute M. Deguise.
L’ancien maire de Saint-Joseph-de-Sorel, Olivar Gravel, a enregistré le lobbyiste auprès du gouvernement. Selon le directeur général de Saint-Joseph-de-Sorel, Martin Valois, aucun sou n’a été engendré pour ce mandat.
Selon le mandat enregistré au registre des lobbyistes, Sorel-Tracy aurait déposé le projet de Loi concernant la Société du complexe portuaire de Sorel-Tracy en 2017. L’objectif de ce mandat était d’obtenir une place autour de la table pour discuter de la question lors de la commission parlementaire.
« On veut s’assurer de la légitimité de tout ça. On est loin d’être contre le développement économique, mais on veut s’assurer qu’il se fasse de la bonne façon. Je crois que Sorel-Tracy veut attirer l’industrie agroalimentaire, ce qui n’entrerait pas en conflit avec nos entreprises. On veut s’en assurer », ajoute M. Deguise.
La Ville de Saint-Joseph-de-Sorel a maintenant un représentant au sein du comité de la zone industrialo-portuaire (IP) de Sorel-Tracy. Le directeur général, Martin Valois, peut y siéger en tant qu’invité, mais ne peut participer aux décisions. Saint-Joseph-de-Sorel avait notamment dénoncé son absence au sein du comité alors qu’elle possède plusieurs ports privés sur son territoire.
Le complexe portuaire est le principal projet du comité de la zone IP de Sorel-Tracy.
Aucun projet de loi
La Ville de Sorel-Tracy confirme avoir analysé l’ensemble des options au moment de former le comité de la zone IP. « L’idée [d’un projet de loi privé] a déjà été effleurée. On a regardé plusieurs scénarios. Il y a d’autres façons de réaliser notre projet avec les compétences des villes. On n’est pas rendu là », souligne le maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin.
Ce dernier a été surpris d’apprendre l’embauche d’un lobbyiste. « La meilleure façon est de se parler. Dans notre vision de développement économique, on est loin de vouloir compétitionner avec notre propre région. L’esprit est d’être complémentaire avec les infrastructures existantes. C’est un plus pour l’ensemble des intervenants. Complémentarité est le mot-clé », mentionne M. Péloquin.
La Ville n’a pas encore finalisé l’achat des derniers terrains de l’ancienne centrale thermique d’Hydro-Québec. En août, elle avait autorisé la signature du contrat des trois derniers terrains. Il s’agit d’une question de semaines avant d’officialiser le tout chez le notaire, précise le maire. La Ville possède déjà quatre autres terrains. Au total, près de sept millions de pieds carrés seront disponibles à des investissements industriels. La Ville lorgnait ces parcelles de terre, situées sur la route Marie-Victorin, depuis 2015.