« Les élus sont comme dans un bocal de verre, ils sont surveillés par les citoyens. Ils peuvent souvent s’impliquer au-delà du neuf à cinq », précise M. Lemieux. Selon lui, il faut aussi protéger le pouvoir d’achat des élus, afin qu’ils ne se retrouvent pas avec moins d’argent qu’avant la mise en place des nouvelles mesures fiscales.
Le conseiller aux communications affirme aussi que les revenus dans le monde municipal sont parfois moins intéressants par rapport à la charge de travail et peuvent favoriser la dévitalisation de la vie démocratique puisque moins de gens sont intéressés à s’impliquer. Il croit qu’il faut aussi penser à la question de la relève en politique municipale. « On veut attirer les meilleurs talents en politique municipale. On valorise l’engagement politique local, la conciliation travail et famille, mais le salaire, ça reste important », précise-t-il.
Un outil disponible
Patrick Lemieux explique que chaque ville a agi de manière autonome dans l’adoption des hausses de salaire. Cependant, l’UMQ a mis à leur disposition un outil en ligne qui leur permet de se comparer entre elles et d’avoir une suggestion de fourchette salariale, en incluant les nouvelles dispositions. Les villes peuvent répondre à différentes questions concernant le nombre d’habitants, les services offerts, la richesse foncière de la municipalité, la superficie du territoire et la situation géographique, afin que le logiciel estime la fourchette salariale convenable.
L’UMQ s’attend à ce que le provincial suive la décision du fédéral concernant l’imposition des allocations des élus. L’outil de simulation incluait aussi cette option.
Explications aux citoyens
Les municipalités membres qui le désiraient pouvaient suivre en 2018 une formation afin de bien communiquer les raisons des hausses de salaire et aussi de bien comprendre l’outil en ligne. « On reçoit beaucoup de questions sur le sujet, car il touche directement l’argent des citoyens. L’important pour les élus est d’assumer la hausse et de bien l’expliquer aux citoyens. Ils doivent expliquer les critères pris en compte dans le calcul », pense Patrick Lemieux, qui invite les citoyens mécontents à se faire entendre lors des séances du conseil municipal et lors des élections.
L’UMQ confirme qu’avec l’abolition en 2018 du seuil minimum et maximum de rémunération des élus municipaux, et l’imposition en 2019 des allocations des élus, plusieurs maires et conseillers de la province ont adopté une hausse de salaire au cours des dernières semaines pour contrer ces deux nouvelles mesures.
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