Les données offertes par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), pour le compte du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, ont été dévoilées en décembre dernier. Elles représentent la moyenne de trois indicateurs : le taux de travailleurs de 25-64 ans, le revenu total médian des 18 ans et plus et le taux d’accroissement annuel moyen (TAAM) de la population sur cinq ans.
L’ISQ analyse donc trois dimensions de la vitalité économique des municipalités, soit le marché du travail, le niveau de vie et la dynamique démographique. Diffusées tous les deux ans, les données servent au ministère à la répartition d’enveloppes budgétaires pour son programme de Fonds de développement des territoires.
Selon les indices déterminés, les municipalités qui connaissent un accroissement de leur vitalité économique dans la région sont Contrecœur et Saint-Roch-de-Richelieu (voir tableau), tandis que celles en bas du peloton sont Massueville et Saint-Joseph-de-Sorel. La ville-centre connaît une dévitalisation depuis 2008 (de -0,78 à -1,45) alors qu’elle avait réussi à s’accroître de 2002 à 2008 (de -2,64 à -0,78).
Une image dans le temps
Le maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin, est loin de trouver la situation inquiétante. Il croit qu’il y a une limite à ce que l’on peut en déduire puisque les données datent du recensement de 2016.
« Malgré toutes les variables négatives, on se maintient depuis plusieurs années. On n’est plus en 2016. Nous sommes en 2019. De nombreuses municipalités de la Rive-Sud subissent l’avantage de l’étalement urbain. On va nous aussi bientôt en profiter. On a plusieurs projets prometteurs comme l’usine de la Fromagerie Bel Canada et notre complexe portuaire. Nos PME sont aussi en croissance. Cela va créer des emplois, c’est du concret et ce n’est pas marqué sur le papier. Tout ça va faire en sorte que notre score va changer. On sait ce qui se passe et ce qui s’en vient. Trouvez un autre endroit où 140 emplois seront créés, il n’y en a pas beaucoup », a-t-il réagi.
Le directeur général de la Chambre de commerce et d’industrie de Sorel-Tracy, Sylvain Dupuis, met également un bémol sur les résultats dévoilés par l’organisme gouvernemental. Selon lui, les chiffres de l’ISQ doivent être analysés sur cinq ans.
Les municipalités ayant une plus forte croissance dans la région profitent du désir des gens de s’éloigner de Montréal, de profiter des bas prix dans le secteur immobilier et de chercher une meilleure qualité de vie, croit M. Dupuis.
« Il faut en prendre et en laisser. Des projets comme la Fromagerie Bel vont nous permettre de garder des gens chez nous. Les gens, ce qu’ils veulent, c’est une belle qualité de vie et ça, ça passe par avoir une bonne job. Je crois que les municipalités font leur job afin de s’améliorer là-dessus. Que certaines villes perdent ou que d’autres gagnent des citoyens, ce n’est pas ça l’important. Ce qu’on veut, c’est qu’ils demeurent ici. Notre travail du côté des commerçants, c’est d’offrir de bons produits et du travail à nos gens afin qu’ils souhaitent demeurer ici. C’est donc à nous d’être innovants et d’offrir ce que les gens veulent », conclut-il.
Classements des localités selon l’indice de vitalité économique 2016 |
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Municipalité |
Indice de vitalité économique |
Rang à l’échelle québécoise |
Population totale au 1er juillet 2016 |
Contrecœur |
15,7183 |
41 |
7 778 |
Saint-Roch-de-Richelieu |
6,7656 |
227 |
2 221 |
Sainte-Victoire-de-Sorel |
3,2722 |
374 |
2 506 |
Saint-Aimé |
1,8544 |
461 |
496 |
Sainte-Anne-de-Sorel |
0,3035 |
569 |
2 594 |
Saint-Gérard-Majella |
– 0,1677 |
593 |
270 |
Saint-Robert |
– 0,2481 |
600 |
1 804 |
Saint-Ours |
– 0,9705 |
653 |
1 716 |
Sorel-Tracy |
– 1,4512 |
685 |
35 126 |
Saint-David |
– 3,2533 |
783 |
835 |
Yamaska |
– 4,1755 |
824 |
1 596 |
Massueville |
– 5,2157 |
876 |
503 |
Saint-Joseph-de-Sorel |
– 16,7794 |
1 142 |
1 606 |