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Jean-Pierre Pelletier n’avait jamais été très malade et faisait attention à sa santé. Néanmoins, le verdict est tombé en novembre 2017 alors qu’il était âgé de 72 ans : il était atteint d’un cancer incurable.
« Il était en très bonne forme et il ne paraissait pas son âge. Ça faisait peut-être un mois et demi qu’il toussait. Il avait l’air malade. Il était blême un petit peu. Il était à l’hôpital et on lui a fait des prises de sang. C’est à ce moment qu’ils ont vu qu’il avait le cancer du rein. Il était rendu au stade 4. Il n’avait pas le choix de se le faire enlever et il a été opéré », se rappelle sa fille de 30 ans, Ashley Pelletier.
Elle a accueilli son père dans sa maison pendant plusieurs semaines pour l’aider, avec l’aide de son conjoint et de son fils, à se relever de ses différents problèmes de santé, mais les soins prodigués n’ont pas eu l’effet escompté. Ashley Pelletier souligne que de la mi-novembre 2017 jusqu’en février 2018, tout s’est déroulé très vite et elle ne s’attendait pas au décès de son père à peine quelques semaines après le diagnostic. Le cancer s’était propagé aux poumons et dans l’os derrière le rein.
Choisir son départ
En raison des douleurs qu’il ressentait et de son désir de ne pas finir ses jours dans ces conditions, Jean-Pierre Pelletier a annoncé à ses trois enfants qu’il souhaitait bénéficier de l’aide médicale à mourir. Après des examens médicaux de deux médecins et l’analyse de son dossier, il a reçu le 2 février les injections pour partir dans le confort de son foyer.
« Il m’a annoncé ça et il m’a demandé si j’étais correct avec ce choix-là. Je lui ai dit : c’est ta vie, tu sais où ça s’en va. Je n’avais pas le choix d’accepter ça, je ne voulais pas être égoïste et dire non pour qu’il souffre. La douleur devenait trop intense. Les infirmières qui venaient à la maison lui ont prescrit d’autres médicaments. On a vraiment tout fait ce que nous pouvions faire pour lui. Je pense que c’était le meilleur choix pour lui », mentionne-t-elle, pensivement.
Si cette épreuve a été difficile à surmonter pour la famille d’Ashley Pelletier, elle n’aurait pas voulu que son père parte autrement. Selon elle, ceux dans des conditions similaires devraient avoir le même choix.
« Mon père était fier, il voulait partir avec dignité. Il n’aurait pas voulu être dans un centre à attendre sa mort. Il serait rendu encore plus malade, moins autonome. J’ai eu les conversations que je voulais avec lui. J’ai posé toutes les questions que j’avais sur le cœur, tellement que quand ç’a été le moment de dire au revoir, je n’avais plus rien à dire parce que tout était dit. La plupart des gens qui perdent quelqu’un de cher n’ont pas la chance de lui dire au revoir. J’ai eu cette chance-là. Je le regardais et son départ a été paisible » termine-t-elle avec des sanglots dans la voix.
Critères afin de recevoir l’aide médicale à mourir
La Loi concernant les soins de fin de vie émet des conditions quant à l’état de santé de la personne susceptible d’obtenir l’aide médicale à mourir. La personne doit répondre à toutes les conditions pour l’obtenir. Le non-respect d’un seul de ces critères interrompt le cheminement de la demande.
· Être assurée au sens de la Loi sur l’assurance maladie;
· Être majeure;
· Être apte à consentir aux soins;
· Être en fin de vie;
· Être atteinte d’une maladie grave et incurable;
· Avoir une situation médicale se caractérisant par un déclin avancé et irréversible de ses capacités;
· Éprouver des souffrances physiques ou psychiques constantes, insupportables et qui ne peuvent être apaisées dans des conditions qu’elle juge tolérables.