5 février 2019 - 09:27
Commission scolaire de Sorel-Tracy
Les cours d’éducation sexuelle font leur entrée dans les écoles de la région
Par: Julie Lambert

Les élèves de la région auront désormais accès à des cours d'éducation à la sexualité. Photo Freepik.com

La Commission scolaire (CS) de Sorel-Tracy forme actuellement ses professeurs et se prépare à mettre en œuvre, dans les prochains jours, son programme d’éducation à la sexualité, rendu obligatoire par le gouvernement du Québec. Les élèves auront désormais accès à de l’information, indisponible dans les écoles depuis plusieurs années.

La CS de Sorel-Tracy avait annoncé au printemps dernier son désir de mettre en place les cours après le temps des Fêtes. Son plan est maintenant en branle et les professeurs ont participé à des séances d’information sur le programme dans les dernier jours.

Selon la directrice des Services éducatifs à la CS de Sorel-Tracy, Martine Rondeau, les professeurs ne seront pas tous formés. Les cours devraient donc être dispensés auprès des élèves de la 1re année du primaire à la 5e secondaire dans les prochaines semaines.

« C’est l’ensemble des professeurs titulaires au primaire qui seront formés. Au secondaire, ce ne sera pas tous les professeurs, mais seulement ceux dans certaines matières pour lesquelles il était facile d’intégrer le contenu comme Éthique et culture religieuse ou Sciences des technologies. On doit offrir entre cinq et 15 heures de matière par année scolaire. L’information devrait être toute livrée d’ici la fin de l’année scolaire », assure-t-elle.

Le contenu des cours a été élaboré par le ministère, mais mis à la couleur locale par une équipe formée de professionnels dont une sexologue, engagée récemment par la CS de Sorel-Tracy et ses partenaires. Martine Rondeau mentionne que les cours seront adaptés à l’âge de l’enfant et qu’il sera très intéressant pour les élèves.

« Cela a été un défi pour l’équipe de s’approprier la matière transmise par le ministère. Ils ont travaillé fort pour donner de bons canevas et des outils aux enseignants afin qu’ils puissent livrer la matière dans leurs cours. C’est un programme intéressant et qui suit la trajectoire du développement des enfants. On a des balises et on respecte où est rendu l’enfant. Nous avons aussi l’appui de nos partenaires du CLSC qui viendront nous soutenir », assure la directrice.

Le programme est présenté aux enseignants et les formations seront offertes lors des prochaines journées pédagogiques. Des documents d’information seront aussi approuvés par les conseils d’administration pour être ensuite envoyés aux parents.

« Ils pourront connaître les thèmes abordés dans les cours de leurs enfants et les professeurs pourront également le mentionner lorsque la matière sera abordée dans une semaine. Les parents auront donc l’occasion d’en discuter ou de poser des questions à leur enfant », explique-t-elle.

Une tâche alourdie

La présidente du Syndicat des enseignants du Bas-Richelieu, Lisette Trépanier, approuve l’implantation de cours d’éducation à la sexualité dans les écoles et affirme qu’aucun professeur n’est en désaccord avec cette nouvelle mesure du gouvernement.

Elle croit toutefois que cette nouvelle tâche alourdit encore plus le travail au quotidien des enseignants déjà surchargés dans les classes de la CS de Sorel-Tracy. « On n’arrête pas d’en mettre sur les épaules des enseignants alors que nous n’allégeons pas le reste de leur tâche. Les enseignants n’ont pas plus de temps, ils doivent ajouter cela à leur liste qui est déjà longue », déplore-t-elle.

Des thèmes abordés sont entre autres la croissance sexuelle humaine et l’image corporelle, l’identité, les rôles, les stéréotypes sexuels et les normes sociales, la vie affective et amoureuse, les agressions sexuelles, la violence sexuelle, la grossesse et la naissance ainsi que les infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS). Si les enseignants applaudissent cette nouvelle mesure qui permettra aux jeunes d’être informés en fonction de leur âge, certains pourraient ne pas être totalement à l’aise de le faire, pense Lisette Trépanier.

« Peut-être qu’une enseignante plus jeune, avec pas beaucoup d’expérience, ne sera pas à l’aise de transmettre la matière à des jeunes adolescents. Il faut respecter les valeurs et chacun des enseignants n’a pas la reçu la même éducation sexuelle », soulève-t-elle.

Du côté des parents, on estime que les cours seront bénéfiques pour les élèves a mentionné un des représentants du comité de parents, Martin Cyr.« Pour les commentaires que j’ai reçus, il y a très peu de parents qui sont contre l’idée des cours de sexualité. On y voit que du positif. Ce qui nous a été présenté c’est vraiment bien », a-t-il affirmé.

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