La directrice des communications, Geneviève Handfield, a confirmé au journal Les 2 Rives que la CS de Sorel-Tracy n’aura aucune des 250 nouvelles classes de maternelle 4 ans implantées dans la province à la demande du ministère de l’Éducation.
« On a reçu les documents du ministère et jusqu’à maintenant, nous avons deux maternelles 4 ans, soit une à l’école Martel et l’autre à Maria-Goretti. L’an prochain, ce sera pareil. Pour les autres années, ce ne sera pas nous qui allons décider, mais le ministre. On ne sait pas si le ministre a demandé d’en offrir davantage dans les autres commissions scolaires », a-t-elle expliqué.
Le ministre Roberge a mentionné dans les médias que cela apporterait un choix de plus pour les parents. Selon lui, les Centres de la petite enfance n’accueillent que 25 % des enfants de 4 ans du Québec. On estimait entre 400 à 700 M$ l’enveloppe pour déployer ces classes.
« Notre objectif est très clair: d’ici cinq ans, je veux que tous les parents au Québec qui ont un enfant de 4 ans aient la chance de l’envoyer dans une maternelle 4 ans », a assuré le premier ministre du Québec, François Legault.
Peu de ressources
La présidente du Syndicat des enseignants du Bas-Richelieu, Lisette Trépanier, était soulagée de savoir qu’aucune nouvelle classe n’allait être nécessaire pour le moment. Elle croit que le ministère aurait dû se pencher sur d’autres problèmes du réseau bien avant de mettre en place cette nouvelle mesure, dont le manque d’espace physique et de personnel.
« Peut-être que plus tard, nous n’aurons pas le choix. Je ne trouve pas cela justifié de l’imposer aux enfants qui ne viennent pas des milieux défavorisés. Si on l’offre à tout le monde, ce n’est plus nécessaire. Avec toutes les coupures qu’il y a eu en éducation, il y avait bien d’autres endroits où investir cet argent-là. Ça prend des enseignants pour ces nouvelles maternelles. Il faut tenir compte que nous sommes en pénurie d’enseignants et que nous avons de la difficulté à remplacer ceux qui sont malades », souligne-t-elle.
Selon Lisette Trépanier, les besoins ne sont peut-être pas assez grands dans la région pour avoir plus de maternelle 4 ans puisqu’il y a deux ans, une classe n’avait même pas été remplie et n’avait pas été ouverte faute d’enfants.
« Les gens ne sont peut-être pas tous centralisés près de ces écoles-là. Ce n’est pas évident pour certains au niveau du moyen de transport. Il y a beaucoup de choses qui peuvent influencer le choix d’un parent de les inscrire ou non », ajoute la présidente du syndicat enseignant.
Cette inquiétude est également partagée par la directrice générale du Regroupement des centres de la petite enfance de la Montérégie, Claudette Pitre-Robin. Le but de ces classes est de permettre aux enfants de milieux défavorisés, moins présents dans les services de garde, d’être stimulés et de socialiser avec d’autres jeunes.
« Notre bataille n’est pas sur l’impact financier parce qu’il manque de places pour accueillir les enfants. Le risque de scolariser les enfants trop tôt nous préoccupe beaucoup alors que ce n’est pas ça qui prépare l’enfant à l’école. C’est de développer son plein potentiel, son assurance en lui et tout ça se fait par le jeu ainsi que des activités prédéterminées. À 4 ans, ce ne sont pas tous les enfants qui sont prêts à aller à l’école. Quand on regarde le régime que nous faisons subir aux enfants même plus vieux, se trimbaler avec trois paires de chaussures, d’aller au service de garde, de prendre son linge, c’est beaucoup de changements dans la vie d’un enfant. Ce n’est rien pour le sécuriser et ce temps-là, il ne le prend pas pour se développer », pense-t-elle.