Lors de la séance extraordinaire du 5 septembre, le conseil a déposé des projets de règlement pour l’exécution des travaux. Ainsi, un réseau de collecte des eaux usées sera enfin installé. Parallèlement, le réseau d’aqueduc existant, qui couvre environ 80 % du secteur, sera renouvelé. Il sera aussi prolongé pour desservir les 15 résidences qui ne l’étaient pas.
Les travaux sont de l’ordre de 1,4 M$ pour les trois projets. Un peu plus de la moitié sera financée par le Fonds pour l’eau potable et le traitement des eaux usées (FEPTEU) du ministère des Affaires municipales et Habitation (MAMH). Le reste sera payé par un emprunt sur 20 ans.
Le renouvellement de l’aqueduc existant sera remboursé par l’ensemble des contribuables de Sainte-Anne-de-Sorel, mais les deux autres projets le seront par une taxe de secteur. Ainsi, les 30 résidents devront débourser 13 337 $ pour l’égout et les propriétaires des 15 chalets qui n’ont pas l’aqueduc devront ajouter une somme de 8 066 $. Des montants qui pourraient changer à la fin des travaux.
Ce qui donne des prévisions de 1070 $ par année pendant 20 ans pour les propriétaires qui n’ont pas l’aqueduc et de 666 $ pour les autres. « Ils pourraient aussi le payer d’un coup. Sinon, ce sera comme une hypothèque. Tous les cinq ans, ils pourront mettre de l’argent pour réduire la dette », explique le directeur général, Maxime Dauplaise.
De longue haleine
Le projet est sur la table depuis 2005, alors que le gouvernement du Québec avait forcé la Municipalité à se conformer à la Loi sur la qualité de l’environnement. C’est que l’absence d’infrastructure d’égout la place dans l’illégalité étant donné que les eaux usées des résidences se déversent directement dans le fleuve Saint-Laurent.
La situation exceptionnelle de l’Île d’Embarras a entraîné de nombreux délais. C’est que celle-ci se trouve en zone inondable de récurrence 0-2 ans et les résidences sont situées dans le littoral du fleuve Saint-Laurent.
Plusieurs études ont donc dû être été réalisées au fil des ans pour répondre aux exigences du ministère de l’Environnement. Une solution a finalement été retenue en 2017, soit celle d’installer des postes de pompages individuels scellés afin de recueillir les eaux usées et les diriger vers le réseau régulier sur le chemin du Chenal-du-Moine.
La Municipalité n’était toutefois pas au bout de ses peines. Il a ensuite fallu attendre près de deux autres années avant d’obtenir le certificat d’autorisation environnementale en raison des préoccupations liées à la faune et la flore.
Comble de bureaucratie, la Municipalité a même dû présenter le dossier devant la Commission de Protection du Territoire Agricole du Québec (CPTAQ) pour l’utilisation à des fins autres qu’agricoles d’une superficie de 9 948 mètres carrés. Pourtant, il n’y a pas d’agriculture qui se pratique sur cette presqu’île ni ses lots voisins et il n’y a aucun potentiel agricole.