Pour elle, la médaille de participation qu’elle a décrochée était bien plus qu’une médaille d’or. « C’est tout un accomplissement », a témoigné celle qui a célébré, le 24 septembre, le quatrième anniversaire de sa greffe de rein.
De terminer le triathlon venait en quelque sorte mettre un point d’exclamation à tout le cheminement qu’elle a fait depuis qu’elle avait reçu un diagnostic de maladie rénale dégénérative qui aurait pu lui être fatale, en 2009.
Il y a quatre ans, elle recevait un « cadeau du ciel » quand Virginie Roy acceptait de lui faire don d’un rein. Une personne qui lui était inconnue jusqu’au moment de croiser sa route dans un bar. Ce qui allait lui donner « une deuxième date de naissance ».
Mais sa convalescence n’allait pas être de tout repos. Puisque son organisme a rejeté l’organe durant la première année de sa rémission. Ce qui a fait en sorte d’allonger son processus de réhabilitation. Une période particulièrement difficile durant laquelle le dosage de sa médication a été revu à la hausse, affaiblissant encore plus son système immunitaire.
Après avoir peu à peu repris le dessus au cours de la dernière année, Maryse Gilbert a commencé à s’entraîner en gymnase, mais de façon légère. Ce n’est qu’en mai dernier qu’elle s’est mise en tête de compléter un triathlon.
Une façon pour elle de boucler la boucle. Puisqu’elle avait toujours été en bonne forme physique avant de devoir composer avec la maladie et une santé chancelante. « Quand j’ai passé le fil d’arrivée, c’était un façon pour moi de dire : oui, t’es en vie! T’as accompli quelque chose de grandiose », a-t-elle témoigné lors d’un entretien avec Les 2 Rives.
C’était aussi une façon aussi d’honorer Virginie Roy qui était sur place pour la voir franchir la ligne d’arrivée, en compagnie de ses deux enfants… bientôt trois. « De lui dire, regarde ce que j’ai fait avec ce don que tu m’as fait. Ça été long, mais voilà! Tu ne l’as pas donné à n’importe qui. Je compte en prendre soin de ce rein-là et de ma nouvelle vie, raconte Maryse Gilbert. De montrer aussi à ma fille que malgré toutes les épreuves qui peuvent nous arriver dans la vie, on peut passer à travers n’importe quoi. »
Ce triathlon dans les rues de Tracy pourrait d’ailleurs marquer le début de quelque chose d’encore plus grand pour Maryse Gilbert. En plus de retourner au travail, elle souhaite s’entraîner plus sérieusement pour joindre l’équipe canadienne et participer aux prochains Jeux mondiaux des greffés.
Elle pourrait joindre la Robertoise Audrée Deschenaux, une greffée du foie, qui vient de remporter l’or aux Jeux mondiaux des greffés. « Je n’avais pas l’énergie pour le faire, admet-elle. Maintenant que je suis en forme, j’ai le goût de me dépasser et d’être un espoir pour les gens autour. Pour dire que ça peut bien aller après une greffe, même si ce n’est pas toujours facile. »