Bien que la plupart des observateurs donnent la « balance du pouvoir » au Nouveau Parti Démocratique (NPD), Louis Plamondon croit pour sa part que les libéraux ne pourront pas ignorer le Bloc Québécois.
« Je ne penserais pas que Justin Trudeau essaiera de nous contourner. Parce que dans son discours, il a dit : ʺje vous ai compris le Québec, j’ai compris que vous aviez besoin de plus d’écoute à vos attentesʺ. Alors, on sera là pour lui rappeler les attentes du Québec, assure-t-il. On sera en mesure de faire un travail de revendication, mais de collaboration également. »
S’il lui reste encore bien des rencontres en caucus pour organiser la stratégie, le doyen de la Chambre des communes estime que le discours du Trône qui est attendu d’ici la fin novembre sera déterminant pour la suite des choses.
Parmi les dossiers qu’il entend porter, il souhaite que les procédures en immigration soit simplifiées pour pallier le manque de main-d’œuvre. Pour lui, la solution passe d’abord par une réduction du délai pour accélérer leur arrivée au pays et en leur imposant de s’établir en région.
« Les libéraux sont têtus là-dessus. En 2016, par Loi, le gouvernement avait dit qu’on ne peut imposer aucune condition à un immigrant ou à un réfugié. C’est là où le bât blesse, soutient-il. La seule condition que je veux, c’est qu’ils aillent en région. Un peu comme on l’a fait avec les médecins qui finissaient. »
Des priorités en agriculture
Dans un comté agricole à près de 90 %, il entend aussi être vigilant sur de nombreux enjeux. À commencer par s’assurer que les compensations promises aux producteurs laitiers se fassent le plus rapidement possible.
Le député voudra également des mesures pour protéger la gestion de l’offre dans les secteurs de la volaille et des œufs de l’entente de libre-échange avec les pays du MERCOSUR (Argentine, Brésil, Parguay, Uruguay). « On sait que la qualité sanitaire de ces pays-là n’est pas celle de nos producteurs. Il faut se battre à armes égales », note-t-il.
Même chose pour les fromagers qui auront à composer avec l’arrivée massive du fromage européen. « C’est subventionné épouvantablement par rapport à nous autres. Ce n’est pas normal, qu’après le transport, ils peuvent vendre ici en bas du prix coûtant », mentionne le député.
Celui-ci veut également des compensations dans le porc. « Ça prend un programme de soutien. Comme on l’avait fait pour l’Ouest quand il y avait eu la crise de la vache folle, rappelle-t-il. Dès qu’il y a eu un problème, les Américains ont mis un programme de soutien pour cinq ans. En attendant qu’il y ait une ouverture du marché de la Chine, il faudra soutenir nos producteurs de porc. »
En collaboration avec les organismes du comté, le député souhaite promouvoir des projets qui permettront de changer nos habitudes afin de protéger l’environnement. Un enjeu qui, à son avis, prendra de plus en plus de place avec la question des changements climatiques.
Il suivra également de près le dossier de la protection des berges du fleuve Saint-Laurent pour les riverains aux prises avec un problème d’érosion en raison des vagues provoquées par le passage des bateaux.