Les deux municipalités sont les plus touchées des six en ce qui concerne le nombre de terrains qui se trouvent dans la zone rouge, où il y a des contraintes. Les élus souhaitent que la MRC de Pierre-De Saurel respecte leur souveraineté décisionnelle pour mener leur représentation auprès des autorités gouvernementales. Elles relancent d’ailleurs leur demande de rencontrer le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation pour lui faire part de leurs préoccupations.
L’une des particularités des deux municipalités, c’est qu’elles doivent vivre avec la présence des écluses sur la rivière Richelieu qui sont de juridictions fédérales. Elles souhaiteraient avoir un droit de regard sur sa gestion afin de mieux contrôler les vagues causées par les plaisanciers qui occasionnent des dommages aux berges.
« Je crois que les villes sur les rivages doivent avoir un droit de regard là-dessus, pour dire «non, non, non. Là, on ne rouvre par les écluses et on protège nos berges», surtout à Saint-Ours. Il y a un bout que Québec peut faire là-dessus », soulève le maire de Saint-Ours, Sylvain Dupuis, qui rappelle que les écluses avaient été ouvertes malgré le très haut niveau de l’eau, le printemps dernier.
Les municipalités souhaitent d’ailleurs que le gouvernement du Québec, en lien avec le fédéral, pose des actions concrètes pour légiférer sur la vague laissée par les plaisanciers. « Quand l’eau est haute, ça affecte la berge beaucoup plus haut. Ça joue dans l’humidité du sol et, naturellement, sur le potentiel de glissement de terrain », rappelle le maire de Saint-Ours.
« Il y a beaucoup de variation des niveaux d’eau dans l’année et la vague crée de l’érosion », renchérit le maire de Saint-Roch-de-Richelieu, Alain Chapdelaine.
Un assouplissement des règles environnementales est aussi demandé pour la protection des berges. Parce qu’actuellement, après avoir investi plusieurs milliers de dollars pour qu’un ingénieur prouve qu’il n’y a pas de problème sur son terrain, le propriétaire n’aura que cinq ans pour bâtir, pointe le maire de Saint-Ours. « Ça devient compliqué quand tu veux vendre », souligne Sylvain Dupuis.
« Il avoir la possibilité de travailler sur les bandes riveraines. C’est devenu pratiquement impossible de faire de l’enrochement. Parce que c’est très cher et très long d’avoir les permis », ajoute Alain Chapdelaine.
Les élus souhaitent aussi que les critères pour être en « zone rouge », où il est interdit de construire, soient un peu plus flexibles. C’est-à-dire d’avoir un certain jeu plutôt que tirer un trait à 14 degrés de pente et quatre mètres de talus.
Parmi les autres préoccupations des élus, qui ont connu la plus forte augmentation du nombre de terrains en zone de contraintes, on note la mise à jour de la cartographie pour régulariser les erreurs et la reconnaissance des droits acquis des citoyens construits.
Ils souhaitent aussi des assouplissements dans la réglementation. « Le gouvernement a donné un peu de lousse pour ce qui est des cabanons et des piscines, mais il faudrait toujours bien que ce soit écrit », fait valoir le maire de Saint-Roch-de-Richelieu.