Cette passion pour la mise en conserve, elle l’a développée au cours des 15 dernières années parce qu’elle y trouvait de nombreux avantages. « Au début, c’était surtout pour le plaisir, mais plus on en fait, plus on se rend compte qu’on a le contrôle sur ce qu’on mange. On fait les choses comme on veut, à notre goût. On fini par sauver beaucoup de sous. Parce que pendant les récoltes, on a de super économies à faire en allant chez les producteurs et les maraîchers », note-t-elle.
« C’est vraiment pratique, continue-t-elle. Je ne vais pas à l’épicerie souvent l’hiver. Jusqu’au printemps, j’y vais pour le lait, le pain et les œufs et le reste, je l’ai chez nous. Ça ne demande pas de congélateurs ou d’espaces réfrigérés. On garde ça sur des tablettes dans le sous-sol et la vie est belle. Pour les lunchs, c’est merveilleux. »
Après avoir commencé à partager ses trucs sur les réseaux sociaux, elle y a vu une occasion d’affaires et elle a décidé de se lancer en transmettant son savoir-faire. « Au début, je pensais faire des ateliers une ou deux fois par mois, mais ç’a été assez rapide que je me suis aperçue que je répondais à un gros besoin, raconte-t-elle. Parce que ça n’existait pas du tout, particulièrement à l’autoclave. »
L’autoclave, c’est un gros chaudron de 21 litres qui est fermé hermétiquement. En chauffant, il fait augmenter la pression pour atteindre des températures élevées afin de détruire un certain type de bactéries.
Ce qui permet ensuite de conserver à température ambiante des aliments comme de la viande, de la soupe ou des ragoûts comme sur les tablettes des épiceries. « C’est exactement le même procédé que l’industrie, mais avec des pots Mason que l’on fait à la maison », illustre la propriétaire de Miss Conserve.
Au cours de ses formations elle explique les principes de sécurité pour utiliser l’autoclave et comment faire des conserves sans s’empoisonner. « Je leur apprends à bien faire des conserves, à bien canner, à ne pas se rendre malade et à ne pas faire exploser des chaudrons dans leur cuisine (rire), souligne Sabrina Thériault. C’est impossible que ça explose, mais les gens ont peur que ça arrive. »
Une période forte
Miss Conserve est actuellement dans sa période la plus forte de l’année. Comme l’automne est le temps des récoltes, c’est aussi la saison de la mise en conserve. « De la mi-août à la mi-novembre, c’est mon temps très occupé, mais j’en donne quand même à l’année, assure Sabrina Thériault. Je recommande d’ailleurs aux gens de ne pas attendre à l’automne pour prendre ces ateliers-là pour avoir le temps de se pratiquer. »
Au cours des six dernières semaines, elle estime avoir parcouru 9000 kilomètres pour dispenser ses formations un peu partout au Québec. Celles-ci se donnent parfois dans des maisons, mais règle générale dans des salles de classe ou des locaux de centres communautaires qu’elle loue pour accueillir les gens.
Sa clientèle est composée en majeure partie de femmes de 25 à 65 ans. « J’ai autant la jeune maman, parfois enceinte, qui va être très occupée avec un bébé à la maison durant un an et qui veut se faire des réserves. J’ai la mère de famille qui est très occupée avec trois, quatre ou cinq enfants, qui court entre l’école, la garderie et les activités. J’ai aussi les mamans plus âgées qui ont des enfants qui commencent à partir au cégep ou à l’université et qui veulent faire de la bouffe à leurs adolescents ou jeunes adultes qui partent loin. Ou encore des gens qui sont à la retraite, qui ont voulu en faire toute leur vie, qui n’ont jamais eu de temps, mais là ils en ont », indique Mme Thériault.
La mise en conserve est définitivement plus qu’une mode, souligne-t-elle. À preuve, le groupe Facebook administré par Miss Conserve et ses partenaires, Conserves maisons, cannage et déshydratation compte plus de 27 000 abonnés. Un forum de discussion sur lequel les gens s’échangent des conseils et des recettes.
Si d’autres donnent de la formation sur le sujet, Sabrina Thériault est la seule qui se promène au Québec pour donner de la formation uniquement sur la mise en conserve.