Un texte de Sébastien Lacroix et Katy Desrosiers
La semaine dernière, elle a déposé seulement la première pour une demande de subventions au Programme d’aide financière aux infrastructures récréatives et sportives (PAFIRS) du gouvernement du Québec.
C’est-à-dire le bâtiment comprenant la piscine semi-olympique de 10 couloirs, un bassin récréatif, une zone de jeux d’eau, une salle polyvalente, des vestiaires et des espaces publics. Le projet le plus urgent pour remplacer la piscine Laurier-R.-Ménard qui arrive en fin de vie. L’autre portion a quant à elle été reportée.
C’est que la partie aquatique représentait à elle seule 30,5 M$. Or, comme le PAFIRS ne financera que 20 M$ des projets de 30 M$, le conseil municipal a décidé de reporter la seconde phase. Parce que les 10 M$ supplémentaires auraient été à la charge de la Ville de Sorel-Tracy. Ce qui aurait eu pour effet d’alourdir le compte de taxes de contribuables et d’affecter le ratio d’endettement.
Des coûts inattendus
La Ville explique que la surchauffe du marché a fait bondir les évaluations des projets de 15 % à 20 %, non seulement à Sorel-Tracy, mais à plusieurs endroits au Québec. De plus, des travaux de 2,6 M$ seront nécessaires pour la compaction du sol, seulement pour la première phase.
Pour s’assurer de la pérennité de l’infrastructure pendant 50 ans, la Ville a décidé d’aménager un « sous-sol » à son centre aquatique pour pouvoir entretenir la tuyauterie et les différents systèmes. Ce qui a fait gonfler la facture, mais qui était nécessaire, explique le directeur du service des Loisirs, Benoit Simard.
La phase 2 ne sera pas abandonnée
Le maire Serge Péloquin assure avoir toujours l’intention de réaliser la deuxième phase. Il explique avoir pris une « décision stratégique » pour maximiser les chances de recevoir la subvention. Puisqu’il y a eu pour environ 1 milliard $ de projets qui ont été présentés au PAFIRS qui est doté d’une enveloppe de 294 M$.
Il précise que le projet pourrait être déposé dans un autre programme de subvention et il n’écarte pas l’idée de le réaliser grâce à un partenariat public-privé (PPP).
Le maire de Sorel-Tracy ajoute que le fait de reporter le projet pourrait faire en sorte que la Ville construise un terrain synthétique intérieur à 11 joueurs plutôt qu’à 7 tel qu’il était prévu au départ. Comme le réclamaient plusieurs personnes.
Par ailleurs, le terrain synthétique extérieur près de l’école Bernard-Gariépy est toujours dans les plans. Il doit être présenté à un nouveau programme qui serait annoncé au printemps par le gouvernement Legault.
Ce qu’ils ont dit
Harold Turbide, responsable du football des Polypus
« Au niveau des infrastructures, si on se compare aux villes d’à peu près la même proportion, on est en retard. […] J’ai confiance au maire, il veut que les choses bougent. Je suis conscient que la priorité, c’est la piscine, mais en espérant que le terrain extérieur arrive. »
Guillaume Venne, président du Club de soccer du Bas-Richelieu
« On considère intéressant que le maire continue de mettre des efforts. Au CSBR, c’est évident qu’un terrain synthétique extérieur reste une priorité et il y a un désir d’avoir ça le plus rapidement possible. »
Symon Juteau, président du baseball mineur dans la région
« Nous sommes un peu déçus de la tournure des événements, mais je suis certain que la décision n’a pas été prise de gaieté de cœur. Le gros problème, c’est qu’il nous manque de l’espace intérieur pour pratiquer. Ça nuit au développement. »
Jean-Bernard Émond, député de Richelieu
« Je comprends la déception de ceux et celles qui, tout comme moi, avaient été emballés par le projet tel que présenté initialement. Je demeure toutefois convaincu que la phase 1 du projet est essentielle pour notre communauté. J’ai réitéré mon soutien le plus complet au maire de la Ville de Sorel-Tracy pour la réalisation de la phase 2 du projet, qui est tout aussi capitale pour notre région. »
Olivier Picard, conseiller municipal du district Bourgchemin
« Je tiens à m’excuser sincèrement de vous avoir présenté ce projet et de vous avoir fait rêver. Le constat reste le même : nous avons besoin de ces infrastructures pour garder nos jeunes et nos familles, et pour augmenter notre population. »
Patrick Péloquin, conseiller municipal du district Des Patriotes
« Il faut éviter les jugements rapides. Nous voulons une ville moderne avec des infrastructures modernes! Il faut être intelligent dans notre stratégie. »
Martin Lajeunesse, conseiller municipal du district Saint-Laurent
« Dans ce dossier, il a fallu faire un choix plus que difficile. Je vais continuer à déranger jusqu’à ce que tous les terrains de la Place des Loisirs soient occupés par des infrastructures sportives. »