ShipTrack emploie 32 travailleurs à Sorel-Tracy. La compagnie conçoit des logiciels et offre ses services à des entreprises comme celles de livraison.
Il y a deux semaines, elle a tenu à se préparer adéquatement puisqu’elle sentait que les employés devraient travailler à domicile.
« Ç’a pris environ une semaine. On a envoyé les gens par vagues successives à la maison. Les employés riaient un peu, ils se disaient qu’on capotait, que ça n’avait pas d’allure. On disait «vous allez voir, c’est pour votre sécurité, on est mieux d’être proactifs que réactifs.» Le jeudi (12 mars), ils nous disaient merci quand on a appris que les écoles seraient fermées », lance le chef des opérations de Shiptrack, Yan Parenteau.
Depuis le vendredi 13 mars, l’entièreté des effectifs travaille depuis la maison. Pour l’instant, les opérations ne sont pas affectées, même que certains employés sont plus productifs.
Des sondages avaient été réalisés auprès des employés pour connaître le matériel dont ils avaient besoin à la maison. En prévoyant le coup, le directeur des services techniques, Maxime Déziel, a pu se procurer le matériel demandé, les gens ont pu l’essayer et des modifications ont pu être réalisées en cas de besoin.
Les horaires ont été adaptés pour accommoder les parents et des rencontres quotidiennes en ligne sont faites grâce à différents logiciels.
« Si des parents ne peuvent pas envoyer leurs enfants se faire garder, il faut être conciliant. Ton employé va peut-être être 30 % ou 40 % moins productif parce qu’il s’occupe de ses enfants, mais le monde est en crise. Est-ce qu’on peut laisser de côté nos barrières? », ajoute M. Parenteau.
Chez Lussier Dale Parizeau, les employés plus à risque comme ceux qui revenaient de voyage, ceux qui présentaient des symptômes grippaux et les femmes enceintes, sont les premiers qui ont pu travailler de la maison. Actuellement, l’entreprise installe en télétravail les parents.
« À 800 employés, déployer nos technologies de l’information, ç’a été un gros défi, mais on a réussi à mettre la moitié de nos employés en télétravail », souligne la vice-présidente des ressources humaines, de la santé et de la sécurité au travail de l’entreprise, Isabelle Simoneau.
Les succursales sont maintenant fermées aux clients qui doivent faire leurs paiements par Internet. Les conseillers sont toujours disponibles par téléphone.
Des mesures d’hygiène supplémentaires ont été mises en place pour les employés qui restent au bureau.
Chez Desjardins, le conseiller aux communications, Jean-Benoît Turcotti, affirme que les employés dont les tâches le permettent doivent faire du télétravail. Pour ceux qui ne peuvent en faire, des mesures d’hygiène supplémentaires ont été mises en place. À Sorel-Tracy, les seuls points de services encore ouverts sont seulement ceux de la Caisse Pierre-De Saurel sur le boulevard Poliquin et celui de la Caisse du chaînon sur la route Marie-Victorin à Tracy. Les guichets automatiques sont par contre tous disponibles.
Bien que les points de services soient fermés, certains services peuvent être rendus par téléphone.
Peu de pertes de revenus anticipées
Chez ShipTrack, on constate qu’un climat d’incertitude règne chez plusieurs entreprises.
« Elles mettent les freins sur les dépenses. On a centralisé nos opérations pour focuser sur les contrats qu’on a déjà pour assurer nos revenus et la pérennité. […] Je ne peux pas écarter le fait que des PME pourraient fermer et avoir des défauts de paiements. C’est sûr que ça va affecter nos projections de vente. On fait encore du démarchage, on en fait en ligne, parce qu’on en fait beaucoup à l’international », explique Yan Parenteau.
Chez Lussier Dale Parizeau, comme l’entreprise œuvre dans le domaine de l’assurance et que les gens se doivent d’être assurés tout de même, on ne craint pas d’impacts majeurs.
Une fois la crise passée
Chez ShipTrack, on croit que cette période changera la face de l’entreprise et celle de plusieurs autres. « Je peux dire qu’avant, j’étais peut-être plus contre le télétravail, parce que c’est le fun de voir les employés, comment tout se passe. J’ai l’impression que si on est deux mois à faire ça, la crainte va disparaître », avoue M. Parenteau.
Chez Lussier Dale Parizeau, on songe à conserver certaines mesures comme la vidéoconférence. « On va peut-être travailler d’une façon différente et peut-être plus efficace dans l’avenir », ajoute Mme Simoneau.