La directrice de la Santé publique de la Montérégie a en effet répondu au maire Péloquin que ce n’est pas une solution qu’elle entend prioriser, mais qu’elle discutera de sa requête avec le directeur national de santé publique.
Dans son courriel, elle indique qu’il y a des enjeux de faisabilité en raison des déplacements requis pour les travailleurs essentiels. Elle croit aussi que ce pourrait créer un faux sentiment de sécurité étant donné que le nombre de cas est probablement plus élevé que ceux qui sont confirmés. Elle n’a toutefois pas voulu commenter davantage les recommandations lorsque jointe par Les 2 Rives.
Le maire de Sorel-Tracy avait adressé cette demande, dimanche, pour protéger sa population à la veille du congé de Pâques et à l’approche des journées chaudes. « C’est énorme le nombre de gens qui vont circuler, rappelle-t-il. Le beau temps s’en vient. Il y a des gens qui voudront aller à leur bateau et à leur chalet. Parce qu’ils ne travaillent pas. »
Il faisait également valoir qu’avec seulement cinq cas (maintenant sept depuis lundi) et aucune résidence pour personnes âgées affectée à Sorel-Tracy, il y avait lieu de restreindre l’accès à la région qui était jusqu’ici épargnée par la COVID-19.
D’autant plus, faisait-il valoir, que l’on y recense un grand nombre de personnes qui sont atteintes de divers problèmes pulmonaires et que la population est composée d’une proportion de gens âgés qui est plus élevée que la moyenne québécoise.
À l’instar des huit régions qui ont été protégées par le gouvernement depuis une semaine, en plus de Charlevoix et Rouyn-Noranda, le maire Serge Péloquin estime que la situation géographique de Sorel-Tracy favorise le confinement. « On est au bout de la Montérégie. Ç’aurait pu se faire sans être trop compliqué », a-t-il ajouté en entrevue.
Le maire faisait valoir que les points d’entrée et de sortie sur le territoire sont peu nombreux, autant à la ville qu’à la MRC, en contrôlant l’autoroute 30, la routes 132 à la hauteur de Saint-Gérard, la 133, à Saint-Ours la 223, à Saint-Roch-de-Richelieu, ainsi que la traverse maritime avec Saint-Ignace-de-Loyola.
« La demande visait la région de Sorel. Les gens du territoire auraient pu circuler librement. C’était ceux d’en dehors que nous voulions contrôler », a indiqué le maire de Sorel-Tracy, qui prend acte de la décision et continuera de travailler de concert avec la Direction de la santé publique de la Montérégie avec des stratégies de communications personnalisées.
Le préfet de la MRC de Pierre-De Saurel, Gilles Salvas, se disait ouvert à en parler au prochain conseil des maires, mercredi prochain, mais il avait des réserves. « Je suis d’accord avec le principe, mais pour être réaliste, je crois que c’est pratiquement infaisable », a-t-il commenté.
Le député de Richelieu, Jean-Bernard Émond, assure qu’il est en contact avec le premier ministre François Legault et la ministre de la Sécurité publique Geneviève Guilbault. Il se fie aux autorités de la Santé publique qui possèdent l’expertise et les connaissances scientifiques nécessaires.
Le nombre de cas demeure stable
C’est jeudi le 2 avril dernier que la Direction de la santé publique de la Montérégie a rendu public le nombre de cas le Réseau local de santé (RLS) de Pierre-De Saurel pour la première fois. Puisque le seuil minimal de cinq cas avait été atteint. Ce nombre s’est d’ailleurs maintenu jusqu’à dimanche, avant de passer à sept, ce lundi.
Cette statistique sera à surveiller puisque dimanche, le premier ministre a fait savoir que la reprise des activités pourrait se faire plus rapidement pour les régions ou les sous-régions les moins touchées.
Avec la collaboration de Jean-Philippe Morin