Celui qui s’est éteint à près de 84 ans, le 18 avril, était l’un de ceux qui avaient implanté le Cégep de Sorel-Tracy à l’époque où il était encore un campus du Cégep régional Bourgchemin de Saint-Hyacinthe. Des débuts en 1968 jusqu’à sa retraite en 1997, il a dirigé les destinées de l’établissement d’enseignement post-secondaire, participant à son agrandissement et à la mise sur pied du Centre de transfert technologique en écologie industrielle (CTTEI).
Fervent défenseur de l’apport d’un cégep dans notre région, il avait milité pour la construction de l’établissement actuel, en 1980, pour avoir plus d’autonomie, mais aussi offrir le privilège aux jeunes de la région d’avoir accès à l’enseignement supérieur. Une lutte qui avait mobilisé les syndicats, les étudiants et tout le milieu pour obtenir une intervention du premier ministre René Lévesque.
Le personnel et la direction du Cégep de Sorel-Tracy ont d’ailleurs offert leurs condoléances aux proches de son premier directeur. Si l’établissement est actuellement aux prises avec plusieurs défis en raison des mesures pour limiter la pandémie, la direction ne manquera certainement pas l’occasion de lui rendre hommage, a-t-on pu apprendre.
Déjà, en 2012, le Cégep avait nommé sa nouvelle bibliothèque neuve et ultramoderne en son honneur. Avant son décès, une exposition de ses œuvres était également en préparation. « Ça m’a fait de la peine quand j’ai appris son décès. Parce qu’il n’aura pas l’occasion de voir l’exposition quand elle sera concrétisée, mentionne la directrice générale, Stéphanie Desmarais. Ce sera annoncé plus tard, mais nous voulons avoir un espace pour le mettre en valeur. »
Pour ce qui est de la proposition de rebaptiser le Cégep Roland-Gaudreau, lancée par l’ancien député de Richelieu Albert Khelfa sur les ondes de CJSO, Mme Desmarais estime que ce n’est pas si simple.
« C’est bien au-dessus de nous, explique la directrice générale. La nomenclature des édifices publics, c’est quelque chose de long, ardu et très restrictif. Je ne sais pas s’il est éligible à avoir son nom sur l’édifice, selon les critères du gouvernement. C’est une décision qui leur appartient. »
« Je ne l’ai pas connu, même s’il était mon directeur général quand j’étais étudiante. Ce que l’on m’a raconté, c’est que c’était quelqu’un d’assez humble, qui travaillait dans son bureau. Il était très dédié, mais il n’était pas quelqu’un qui était très public ou politique », raconte Stéphanie Desmarais celle qui est la quatrième personne à occuper cette fonction après Roland Gaudreau (1968-1997), Françoise Richer (1997-2004) et Fabienne Desroches (2004-2019).