La présidente du SEBR, Lisette Trépanier, souligne que les membres souhaitent revenir au travail, mais ils veulent être certains que le tout se fera de façon adéquate.
« Ceux qui ont des situations particulières, ils ont besoin de se faire dire qu’ils pourront travailler de la maison sans être pénalisés. […] La première chose, c’est de tracer la ligne pour savoir qui est obligé de rentrer travailler et qui va pouvoir travailler de la maison. Une enseignante que son conjoint a plus de 60 ans, qui garde ses parents ou qui a un enfant avec une condition médicale particulière, on n’a pas de réponse pour savoir qui prend la décision », explique-t-elle.
Selon les informations reçues du ministère, l’enseignante pourrait s’absenter du boulot seulement si elle-même est atteinte d’une condition médicale particulière.
« Elle ne pourrait pas se mettre sur l’assurance salaire puisque ce n’est pas elle qui est malade. C’est très triste que le ministère n’ait pas émis une certaine protection pour ces familles-là », ajoute-t-elle.
Toutefois, Mme Trépanier croit que le gouvernement a bien fait de demander aux parents d’aviser l’école une semaine à l’avance du retour de leur enfant. Ainsi, avec le nombre approximatif des élèves qui reviendront, le nombre d’enseignants qui retourneront travailler pourra être déterminé et l’organisation des groupes et des espaces pourra se réaliser.
Certains flous doivent encore être réglés concernant les récréations, les périodes de dîners et les matières qui seront enseignées.
La présidente sait toutefois que ses membres sauront se débrouiller.
Concernant le port du masque pour les enseignants, elle est d’avis qu’il ne faut pas l’obliger, mais plutôt s’assurer d’en avoir en réserve pour ceux qui désireraient le porter.
Mêmes questionnements pour le personnel de soutien
Le Syndicat du personnel de soutien de la Commission scolaire de Sorel-Tracy s’inquiète aussi pour la rémunération des employés qui ne pourront retourner travailler. La présidente, Marie-Lou Crevier, reçoit beaucoup de questions d’employés qui ont des enfants immunosupprimés.
« On entend «vas-y pas, prends soin de ton enfant». OK, mais financièrement, il arrive quoi? […] Ce n’est pas écrit s’ils sont payés chez eux s’ils ne vont pas travailler. Je crois qu’ils devraient continuer à recevoir leur salaire parce que ce n’est pas eux qui choisissent de ne pas rentrer », mentionne Mme Crevier.
La présidente se questionne aussi sur la possibilité de respecter les mesures de distanciation lors d’interventions. En temps normal, il arrive que les techniciennes en éducation spécialisée se fassent mordre ou cracher dessus. Elle sait bien que la situation ne changera pas malgré la COVID-19.
Certaines travaillent avec une clientèle en déficience intellectuelle. Mme Crevier expose que si ces élèves font leur retour en classe, il sera difficile de bien leur faire comprendre les différentes mesures.
Aussi, plusieurs employés de soutien comme des concierges et des éducatrices en service de garde ont plus de 60 ans. S’ils ne peuvent revenir au travail, il faudra s’adapter rapidement. Des employés qui travaillaient avec les jeunes du secondaire pourront venir prêter main-forte, même s’ils doivent quand même terminer leurs tâches.
À l’École Maria-Goretti, un service de garde d’urgence est ouvert depuis quelques semaines. En moyenne, une quinzaine d’enfants de travailleurs des services essentiels le fréquentent chaque jour. Les éducatrices et les techniciennes en éducation spécialisée qui y travaillent ont su s’adapter, malgré que lors de l’ouverture, il manquait certains produits comme du désinfectant.
Parmi les enfants, aucun cas de COVID-19 n’a été recensé.
Le Syndicat des professionnels(les) des commissions scolaires Richelieu-Yamaska, représentant les professionnels de la Commission scolaire de Sorel-Tracy, ne nous avait par répondu au moment de mettre sous presse.
Du côté de la Commission scolaire de Sorel-Tracy, on précise que, sauf avis contraire, tous les membres du personnel vivant avec une personne à risque de développer des complications graves devront se présenter au travail. Les Services des ressources humaines analysent toutefois différentes situations qui ont été portées à leur attention. Ainsi, certains employés pourraient se prévaloir d’accommodements temporaires comme le télétravail. Si un employé ne peut ou refuse de se présenter au travail alors qu’il est requis, il pourra utiliser certains congés prévus dans sa convention collective.
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