Chez ArcelorMittal, qui avait décidé de fermer temporairement le complexe de Contrecœur-Ouest, où est produit de l’acier servant à l’industrie de l’automobile et de la construction, la relance des activités est également graduelle.
« Les niveaux d’opération et de main-d’œuvre de nos usines sont variables en fonction des commandes et de la vigueur des différents secteurs économiques, précise le directeur des communications, Louis-Philippe Péloquin. On doit constamment ajuster ces niveaux et on s’attend à ce que ça continue à fluctuer dans les prochains mois selon la vitesse de la reprise dans nos différents marchés en Amérique du Nord. »
ArcelorMittal espère que les réouvertures entraîneront une hausse éventuelle de la demande d’acier par certains domaines qui redémarrent, comme les chantiers de construction industriels et commerciaux. « Pour voir un impact concret, il va falloir que les donneurs d’ordre préconisent l’utilisation de produits québécois. Ce que le gouvernement encourage et qu’on espère voir arriver », analyse le porte-parole d’ArcelorMittal Produits longs Canada.
La reprise des activités industrielles se passe bien chez CNC Tracy qui avait été classé dans la catégorie « production des intrants nécessaires aux secteurs prioritaires » de la liste des services essentiels, le 23 mars.
Depuis la fermeture des entreprises, ce sont environ 25 % des employés qui étaient demeurés en poste pour s’assurer de répondre aux besoins des entreprises essentielles, que ce soit à l’atelier d’usinage ou en télétravail. Les employés mis à pied temporairement seront maintenant rappelés graduellement selon leur ancienneté et la demande des clients.
Le rappel progressif se fait également pour des raisons de santé et de sécurité, indique Rhéanne Latour, la responsable des ressources humaines chez CNC Tracy. « Nous sommes presque 50 employés et il serait irresponsable de les rappeler tous en même temps, juge-t-elle. Nous établissons des plans afin que tous reviennent au travail de façon sécuritaire. Outre la santé et la sécurité de notre équipe, une grande majorité de nos employés ont des enfants et doivent ajuster leurs horaires de travail. »
À l’usine d’Alstom, la quasi-totalité des activités ont repris, avec l’ensemble des employés. « À ce stade, il est trop tôt pour commenter l’impact de la crise sanitaire sur les activités d’Alstom dans le monde et en particulier à Sorel-Tracy », a toutefois fait savoir le directeur des communications d’Alstom au Canada, Adrien Vernhes.
On se souviendra qu’Alstom avait suspendu temporairement ses activités à compter du 24 mars, lorsque le premier ministre François Legault avait demandé de « mettre le Québec sur pause durant trois semaines ».
Seules des activités extrêmement réduites de réception de pièces en entrepôts et sur les bogies de Citadis Spirit à Ottawa ont pu être maintenues. Considérées comme étant prioritaires à partir du 13 avril, les activités d’Alstom ont repris progressivement.
Les travailleurs ont ainsi pu continuer les différents contrats sur les bogies des voitures pour le métro de Montréal et pour les véhicules légers sur rails d’Ottawa, de Toronto et d’Hamilton, ainsi que pour des pièces mécano-soudées au Chili et aux États-Unis.
Une attention particulière est aussi apportée aux mesures d’hygiène et de distanciation sociale dans les différentes entreprises. La présence du personnel est modulée dans certains endroits. Quand la distanciation physique ne peut pas être respectée, le port d’équipements supplémentaires est rendu obligatoire.