À l’instar de la Ligue américaine de hockey (LAH) qui a aussi annulé ses séries, la LNAH ne voyait pas comment reporter les matchs à l’automne, surtout avec le climat d’incertitude qui plane. Quant à la Ligue nationale de hockey (LNH), elle planche sur différents scénarios afin de disputer les séries plus tard cet été.
« Ce n’est pas la même réalité que nous, explique le directeur général des Éperviers de Sorel-Tracy, Christian Deschênes. Dans la LNH, ils ont intérêt d’avoir des séries parce que les joueurs sont seulement payés durant la saison. En séries, c’est du surplus pour eux. Alors que nous, les frais sont encore là. Les salaires des joueurs continuent à être versés en fonction du nombre de matchs, on a plus de frais fixes. Le manque à gagner est moins grand de notre côté. »
Les Éperviers devaient affronter les 3L de Rivière-du-Loup en première ronde, le 13 mars dernier.
Dans le néant
Un peu comme la population en général, la LNAH attend des directives claires de la Santé publique avant de statuer sur la suite des choses, comme le format de la prochaine saison.
« Ce qui a été décidé, c’est qu’on allait commencer à travailler sur la régie interne à partir de juin pour prendre de l’avance, comme la réglementation sur la glace. On ne touche pas, par exemple, au nombre de parties ou à la formule des séries parce que tout peut changer. L’assemblée générale annuelle va donc commencer le 8 juin, mais ne sera pas fermée à cette date puisque certaines choses ne pourront pas être votées », lance Christian Deschênes.
Il a été aussi convenu que le repêchage aurait lieu vers la fin août puisque des joueurs qui iront jouer en Europe partiront vers la fin juillet ou début août, ce qui permettra aux équipes d’ajuster leurs choix en conséquence. Une date de repêchage sera déterminée vers la fin juin.
Différents scénarios sur la table
Le directeur général et entraîneur-chef voit d’un bon œil la reprise progressive de l’économie, ce qui aura un impact direct sur les Éperviers.
« Si les entreprises avaient été fermées pendant trois mois ou plus, ç’aurait été difficile pour nous. Je m’attends à ce qu’au-delà de 50 % de nos partenaires ne puissent peut-être pas suivre pour l’an prochain. Si ça redécolle assez vite, avec le sentiment d’encourager l’économie locale, peut-être que ça va permettre aux gens d’affaires de rattraper le manque à gagner », espère-t-il.
Peu importe le scénario qui sera choisi, Christian Deschênes souhaite de ne pas se faire imposer des séquences trop intenses si le calendrier est écourté.
« Il y avait un consensus là-dessus des propriétaires, ce n’est pas le temps de mettre des trois matchs en trois soirs pour rattraper le tout si on commence en retard. Ce n’est pas mieux non plus d’avoir une année sabbatique parce que ça va être difficile de repartir après. Toutefois, si on a une saison écourtée qui commence plus tard, je ne vois pas ça nécessairement de façon négative. Ça laisse le temps aux gens d’avoir confiance de venir à l’aréna et ça nous laisse plus de temps pour s’entendre avec nos partenaires, qui eux ont eu plus de temps pour repartir leur business », analyse-t-il.
Retour des six équipes?
Les propriétaires des six formations ont pris part au rendez-vous téléphonique du 11 mai. Pour le moment, rien n’indique que la prochaine saison, même si elle redémarre plus tard, ne se fera pas à six équipes. Le projet d’expansion à Saint-Jean-sur-Richelieu est toujours sur la glace.
De son côté, Christian Deschênes assure que les Éperviers seront au rendez-vous lorsque les activités vont recommencer. « On a toujours géré notre budget de façon serrée. On ne s’est jamais mis dans le trouble financièrement. C’est clair que ça n’a pas été évident dans la dernière année ou les derniers mois. On passe à travers la crise comme tout le monde, mais c’est définitif qu’on va être de retour quand on va avoir le feu vert », conclut-il.