Dans la vidéo, l’ancien participant à La Voix interprète une version revisitée de la chanson Je reviendrai à Montréal, maintenant renommée On s’reverra à Montréal. Une de ses amies, Ghislaine De Roy, a réécrit les paroles pour proposer une chanson qui porte sur l’après COVID et lorsque les gens pourront à nouveau se retrouver dans la métropole.
En quelques semaines, la vidéo a été partagée plus de 400 fois et plus de 21 300 personnes l’ont regardée. Même la mairesse de Montréal Valérie Plante l’a vue et a répondu qu’elle la trouvait magnifique.
Au lieu de réaliser la vidéo chez lui, Éric Bernier a plutôt proposé à son conjoint d’aller la tourner directement à Montréal et aux alentours. En une journée, le 12 mai dernier, ils ont capté plus de trois heures de contenu, qui a été condensé en une vidéo de trois minutes.
« On a été tellement impressionnés. Il n’y avait pas un chat sur la place Jacques-Cartier. Partout où on allait, dans le Vieux-Montréal, sur Sainte-Catherine, sur Saint-Denis, il n’y avait pas de monde », souligne le chanteur.
Après avoir enregistré la chanson en studio et capté les images, le chanteur a créé le vidéoclip.
« On s’est organisés pour que ce soit beau et efficace. Je pense que les gens avaient besoin d’avoir un peu d’espoir et c’est ça qu’on donne dans cette chanson-là », ajoute-t-il.
L’expérience lui a donné envie d’en réaliser d’autres et cette fois, il aimerait mettre de l’avant ses compositions.
L’avenir de la culture
Le chanteur devait entreprendre sous peu une tournée avec Geneviève Leclerc, qui a aussi participé à La Voix. Cependant, une trentaine de représentations ont dû être annulées. D’autres contrats se sont aussi envolés.
Il a alors choisi de diffuser des prestations en direct sur sa page Facebook et les gens qui le désiraient pouvaient lui laisser un pourboire via une page GoFundMe. Les fonds amassés serviront pour la création de son prochain album. Le dimanche 24 mai, il a offert une ultime prestation en direct qui a duré huit heures et pendant laquelle il prenait les demandes spéciales.
« Je me suis beaucoup questionné sur l’avenir de la culture, surtout que pour moi, c’était une grosse année qui s’en venait. […] Mais là, tout est mort et on ne sait pas quand ça va reprendre. Et là, je me suis questionné sur la valeur de la musique, de la culture. Si on continue de donner du matériel gratuit, dans mon cas, ce n’est pas trop grave, car je fais des covers, mais quand je vais commencer à produire du matériel original, est-ce qu’il va falloir le donner gratuitement? », mentionne Éric Bernier.
Comme il a peu d’espoir de pouvoir offrir des spectacles en salle avant l’an prochain, il cherche une façon d’offrir son matériel en ligne, à un prix raisonnable.
Bien qu’il ait remarqué que les gens sont partagés sur le contenu en ligne payant, il croit qu’il s’agit d’un moyen de donner un coup de pouce aux artistes pour leur permettre de poursuivre leur carrière.
Il lance quelques idées pour offrir du contenu de qualité, comme collaborer avec de petites salles de spectacles pour capter des prestations. Ainsi, celles-ci pourraient aussi tirer un revenu pour les aider à survivre.
« Il va falloir réfléchir à comment on va monétiser la culture en général », conclut-il.