On se souviendra que le conseil municipal de Sorel-Tracy avait adopté une telle position afin de rehausser la sécurité dans le secteur compris entre le boulevard Poliquin et les limites de Saint-Robert, qui était jadis l’ancien Saint-Pierre-de-Sorel. Comme il y a eu de nombreux développements au cours des dernières années, il y a maintenant plusieurs rues résidentielles qui y débouchent.
Sorel-Tracy demande donc des précisions à Saint-Robert. Dans une résolution adoptée lors de la séance publique du 1er juin, le conseil demande à la Municipalité de Saint-Robert de fournir les motifs, arguments, études, rapports techniques ou tout autre document soutenant leur demande au MTQ de maintenir la vitesse à 70 km/h.
Le conseiller Alain Maher, dont le district du Faubourg est directement touché par la question, a d’ailleurs paru irrité par la position des élus de la municipalité voisine. Lors de la période réservée aux conseillers, à la fin de la séance diffuséeà MAtv et sur YouTube, il a profité de sa tribune pour s’adresser au maire Gilles Salvas.
« Je m’explique mal la décision de votre conseil qui juge que la réduction de la limite de vitesse pourrait occasionner une circulation plus lente, a-t-il commencé, en donnant en exemple le boulevard Louis-Fréchette, à Nicolet, et le boulevard Saint-Joseph, à Drummondville, deux artères qui traversent la ville à 50 km/h.
« Je ne crois pas que de diminuer la vitesse puisse nuire au développement économique ou touristique de notre région. À moins qu’il existe des études sérieuses, mais j’en doute, a-t-il poursuivi. Un accident mortel est vite arrivé et je suis convaincu que vous ne voulez pas vivre avec ça sur la conscience. »
Gilles Salvas s’explique
Interrogé par Les 2 Rives, au lendemain de la sortie du conseiller, le maire de Saint-Robert demeurait sur ses positions. « Ça fait cinq ou six fois qu’ils [la Ville de Sorel-Tracy] demandent d’abaisser la vitesse et on s’y est toujours opposé, a-t-il commencé, admettant ne pas avoir en main de documents appuyant sa position. Nous n’avons pas juridiction ni l’un, ni l’autre. C’est le MTQ qui donnerait les raisons. »
À son avis, réduire la vitesse à 50 km/h jusqu’aux limites de Saint-Robert ralentirait trop la circulation. Puisqu’il n’est pas possible de passer de 90 km/h à 50 km/h. Si bien que la zone de 70 km/h pourrait être étendue pratiquement jusqu’à Yamaska. « Si c’est trop long pour se rendre à Sorel, les gens vont aller magasiner à Drummondville ou à Saint-Hyacinthe », soulève-t-il.
Gilles Salvas estime qu’une présence policière accrue ou des panneaux indiquant la vitesse seraient plus utiles pour discipliner les automobilistes sur cette portion du boulevard Fiset. « Des études plus approfondies sur la vitesse moyenne démontrent que ceux qui roulent à 90 et 100 km/h, ce sont des exceptions », indique-t-il.
Celui qui est également préfet de la MRC de Pierre-De Saurel croit que le prolongement de l’autoroute 30 jusqu’à la route 122 serait la solution pour réduire de près des deux tiers le trafic dans le secteur, où il circule environ 8500 à 12 500 véhicules par jour.
Le dossier devrait d’ailleurs être soulevé lors d’une prochaine rencontre avec le ministre des Transports et le député de Richelieu pour parler de l’étude sur la mobilité du transport dans la région. Selon Gilles Salvas, une deuxième voie d’accès, plus rapide, serait salutaire autant pour le transport industriel que pour le tourisme, en plus d’éliminer bon nombre d’accidents.
Surtout que de plus en plus de résidences s’établissent le long de la route 132. « Je commence à en avoir à Saint-Robert et bientôt, ça ira jusqu’à Yamaska, prévient le préfet. Si on baisse et on baisse, et que ça roule à 50 km/h tout le long, on ne se rendra jamais à Sorel! »