Rémy Salvail, propriétaire du Distingo Resto/Pub, affirme que son employé est un homme de confiance qui continue toujours d’avancer, et ce, sans rien demander à personne.
« C’est sûr que je voulais faire quelque chose pour Benoit et Gabrielle. Je sais qu’il y a eu des moments difficiles. Il a déjà dû arrêter de travailler à cause de sa hanche. Les bills, eux, ils n’arrêtent pas de rentrer. Souvent, on donne à des associations et on ne sait pas vraiment à qui on donne. Là, je sais que je donne à quelqu’un de concret, qui m’a aidé dans le passé. C’est juste de redonner au suivant, à du bon monde », souligne Rémy Salvail.
Le 20 juillet, le restaurateur a lancé une collecte de fonds sur la plateforme Gofundme et en 48 heures, plus de 7000 $ avaient été amassés. Il remettra également 1 $ par repas vendu dans son restaurant pour une certaine période. La famille pourra se servir des dons pour couvrir les frais des médicaments pour la chimiothérapie et la radiothérapie, ainsi que des nombreux déplacements vers le Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM). Le coût des médicaments pour juillet monte à plus de 3700 $. Bien qu’une partie est payée par les assurances, le père a dû débourser plus de 1000 $ de sa poche. Dans les prochains mois, le scénario risque de se répéter.
M. Salvail trouve inconcevable qu’en plus de la maladie, des gens aient un stress financier. Il souhaite qu’avec l’argent, Benoit et à sa famille puissent passer du temps avec Gabrielle. Il réfléchit également à d’autres moyens pour amasser des fonds comme vendre des moitié-moitié.
Le père et la fille sont surpris de voir l’élan de générosité, et ce, en si peu de temps. « Je n’aurais pas pensé que ça aurait autant marché. Je suis dépassé. […] Ce n’est pas seulement une question d’argent, c’est une question d’amour aussi », explique Benoit Major, qui remercie son patron, l’équipe du restaurant et la population pour leur aide.
« Ça ne règle pas tout, maisvoir l’attention des gens, ça donne le goût de rester forte », ajoute Gabrielle.
Une maladie sournoise
La Soreloise, atteinte d’un glioblastome multiforme, une forme rare et agressive de cancer, a déjà des tumeurs au cervelet, à l’hypothalamus, à la méninge, à la colonne vertébrale, à la moelle épinière et au bassin.
Elle a dû être hospitalisée à Montréal pendant 22 jours, puis 13 jours, et ce, sans pouvoir recevoir de visite. Elle a également subi des interventions chirurgicales.
Même si la jeune femme est déterminée à vaincre son cancer, elle se questionne sur les prochains mois.
« D’après moi, je vais avoir beaucoup de soutien. J’espère que les traitements vont fonctionner. On est dans le flou pour l’instant, mais on me dit souvent que le fait que je sois jeune, ça augmente les chances (de guérison). Je vais tout faire pour que ç’a aille bien. En même temps, j’ai une méchante tête de cochon, je suis fonceuse. Je me dis que si je suis assez forte psychologiquement, je vais peut-être m’en sortir physiquement. J’essaie de bien voir ça, mais c’est sûr que ce n’est pas évident », avoue-t-elle.
L’étudiante du Cégep de Sorel-Tracy aimerait pouvoir poursuivre ses études, puisqu’elle souhaite devenir enseignante de français au secondaire.
Il est possible de participer à la collecte de fonds en se rendant au gofundme.com, sur la page Aidez Gabrielle, 19 ans, à combattre un rare cancer.