2 septembre 2020 - 08:46
Des pistes de solutions pour dynamiser les milieux ruraux
Par: Sébastien Lacroix
Le commissaire agricole Alain Beaudin a énuméré quatre cibles à atteindre pour la pérennité de l’agriculture dans la région. 
Photo YouTube – Philippe Manning (iPix.tv)

Le commissaire agricole Alain Beaudin a énuméré quatre cibles à atteindre pour la pérennité de l’agriculture dans la région. Photo YouTube – Philippe Manning (iPix.tv)

L’agriculture a été au cœur de la demi-journée de réflexion sur la gouvernance du développement économique de la région de Sorel-Tracy organisée par le député Jean-Bernard Émond, le 24 août dernier en avant-midi, à l’Hôtel de la Rive.

Quelques intervenants se sont avancés au micro pour partager leur vision de l’agriculture de l’avenir avec le député de Richelieu. À commencer par le commissaire agricole de la Société d’agriculture de Richelieu, Alain Beaudin, qui a énuméré quatre cibles à atteindre pour assurer un meilleur avenir au secteur agricole.

« Il faudra nécessairement stabiliser le nombre de fermes familiales pour pouvoir seulement maintenir la transformation », a-t-il commencé, en faisant référence à des domaines comme le lait, la viande et les céréales.

Il estime qu’il faudra avoir une agriculture « d’autonomie » et non de « dépendance ». « Elle passera nécessairement par l’agroécologie, l’agrobiologie et l’agroforesterie et non pas par l’agriculture conventionnelle », a-t-il soulevé.

Il estime qu’il faudra changer les façons de mener les réflexions et les actions dans le monde agricole. « On doit le faire ensemble et non pas par spécificités et spécialités », a lancé le commissaire agricole.

Alain Beaudin a conclu son intervention en soulignant qu’il faudra également apporter une attention particulière à l’innovation, que ce soit par la valeur ajoutée, le transfert de connaissances, l’intelligence artificielle et l’entrepreneuriat, notamment auprès des jeunes.

Connecter la ville et la ruralité

Le commissaire industriel de la Ville de Sorel-Tracy, Jacques Thivierge, a quant à lui lancé un appel à ce que la ville-centre et la ruralité travaillent ensemble à l’avancement de la région. « Ici, il y a une particularité qui est que nous avons une ville-centre qui représente 70 % de la population. Qu’on aime ça ou non, il va falloir faire avec. De la même façon que la ville-centre devra faire avec le fait que 90 % du territoire est à vocation agricole », a-t-il indiqué.

Il estime qu’il faut arrêter de penser que d’avoir une ville-centre, c’est obligatoirement ne pas être régional. « Ce qui est tout à fait faux. Une vision de la ville-centre est forcément régionale et ça commence avec le centre-ville », a pointé le commissaire.

Il a également donné en exemple le terrain de l’ancienne centrale thermique sur lequel doit être aménagé un terminal maritime. « C’est une façon de raccorder éventuellement l’agroalimentaire avec la région industrielle, a rappelé Jacques Thivierge. L’un des avantages que nous avons à Sorel-Tracy, c’est que pour développer notre industrie, nous n’avons pas besoin d’empiéter sur les territoires agricoles. C’est une force et il ne faut pas la négliger. »

Le maire de Saint-Roch-de-Richelieu, Alain Chapdelaine, a quant à lui rappelé que de plus en plus de personnes quittent la grande ville pour la campagne. Ce qui a encore été plus vrai avec le confinement que nous avons vécu le printemps dernier.

« À Saint-Roch-de-Richelieu, nous avons eu 90 nouvelles demandes de permis de construction cette année, a indiqué le maire. Quand on dit d’être prêt pour profiter des opportunités. Ces gens-là qui s’en viennent, il leur faut des emplois et des activités à faire. »

Il a également dit souhaiter le développement d’une « nouvelle agriculture », qui soit biologique et respectueuse de l’environnement. « Depuis 30 ans, l’agriculture s’est industrialisée et je ne pense pas que tous les indicateurs sont à «succès». Il faut maintenant voir ce qu’on peut faire pour renverser cette tendance-là, croit-il. Je vois des jeunes sortir de l’ITA [l’Institut de technologie agroalimentaire de Saint-Hyacinthe], avec la tête remplie de bonnes idées, mais ils n’ont pas accès à la terre. Parce que c’est rendu trop cher. »

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