« On avait retrouvé un petit peu notre rythme en respectant les normes. Mais là, ça va avoir un impact sur la vie spirituelle des gens et aussi probablement sur la vie économique des paroisses. Il y a des gens qui ont besoin d’être là », explique M. Jodoin.
Il mentionne que les gens du milieu « ont des boutons » à penser qu’ils sont associés aux bars.
« Ç’a pas ben ben d’allure. L’autre aspect, ils ne veulent pas nous mettre comme les salles de spectacle où elles ont le droit à 250. Je ne donne pas un show à l’église bien sûr, mais les gens sont assis, sont tranquilles, comme dans une salle de spectacle. On a développé des façons de faire que les gens ne se déplacent pas », ajoute-t-il.
Appliquer cette limite lors de funérailles devient complexe puisque certains défunts proviennent d’une fratrie avec des dizaines de membres. Avec la fratrie de la conjointe, la limite est presque atteinte. Heureusement, les dernières semaines ont permis de rattraper les reports de funérailles.
À la messe du dimanche à l’église Saint-Pierre, le nombre de 250 personnes était atteint. À l’église Enfant-Jésus, le samedi, plus de 100 personnes étaient présentes. Seulement deux prêtres couvrent les trois églises de la paroisse. Il serait donc difficile de penser à rajouter des messes que celles déjà prévues. Malgré le nombre restreint de gens admis à l’intérieur, les célébrations se poursuivent. « On est en train de penser avec mon évêque comment on pourrait extensionner ce qu’on appelle l’obligation du dimanche. Des gens y tiennent encore. Ils pourraient venir le lundi et ça pourrait soulager leur conscience si on leur dit que ça va », précise-t-il.
M. Jodoin a aussi écrit au député Jean-Bernard Émond pour qu’il puisse entendre l’avis d’un responsable local.
Une période plus difficile financièrement
Selon M. Jodoin, la baisse des revenus pourrait entraîner des défis.
« Si tu es habitué de recevoir 300 dollars par semaine et que là, il en rentre 60, quelque part ça finit par faire des problèmes. Peu importe ce que les gens pensent, les paroisses ne roulent pas nécessairement sur l’or. Saint-Pierre, c’est une grosse église, mais elle va être plus grosse à chauffer cet hiver », lance-t-il.
Du côté de la Fabrique de Saint-Michel-Yamaska, qui englobe les églises de Saint-David et de Yamaska, une rencontre devait être organisée avec les citoyens pour se pencher sur le futur des deux églises. La rencontre a été annulée par mesure préventive. Le curé Lionel Émard mentionne toutefois qu’une fermeture n’est pas prévue à court terme.
Les leaders religieux du Québec réagissent
En avril, une table de concertation interreligieuse s’est créée pour contribuer aux efforts collectifs de déconfinement sécuritaire. Depuis, les leaders religieux constatent qu’aucune éclosion n’a été reportée dans les lieux de culte. Par voie de communiqué, l’évêque de Saint-Hyacinthe et président de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec, Christian Rodembourg, a indiqué que les membres de la Table demandent que les autorités gouvernementales classent les lieux de culte dans la catégorie des salles de spectacles, des cinémas et des théâtres et qu’un canal de communication franc et ouvert soit rapidement mis en place.
Ils expliquent aussi que les responsables des lieux de culte sont prêts à contribuer aux efforts pour interpeller les personnes qui planifieraient des rassemblements après, par exemple, des funérailles.