Dans une mise au point diffusée en direct sur les réseaux sociaux, la directrice de la Santé publique de la Montérégie, Dre Julie Loslier, indique que le nombre de cas demeure « très élevé » en Montérégie, au point où la progression de la pandémie dans la région est possiblement la pire au Québec.
En tout, ce sont environ 130 éclosions qui sont rapportées. Ce qui est près du double d’il y a deux semaines. « Il y a toujours beaucoup d’éclosions communautaires, signale-t-elle. Donc dans les milieux de travail, dans les écoles, mais également de plus en plus dans les milieux de vie pour aînés. »
Si la situation était surtout inquiétante dans la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) au cours des dernières semaines, les taux d’infection ont beaucoup augmenté dans les autres MRC. « Ils progressent dangereusement vers le palier qu’on met pour le rouge, a-t-elle spécifié. C’est pour ça qu’on y va par précaution en mettant l’ensemble de la Montérégie au rouge. »
Les taux sont effectivement plus élevés que la semaine dernière. Pierre-De Saurel, qui affichait le plus bas taux d’infection, le 8 octobre, avec 23 cas actifs par 100 000 habitants, est passé à 68 par 100 000.
Le nombre de cas au cours de la dernière semaine (du 5 au 11 octobre) a en effet augmenté de 17 dans la MRC de Pierre-De Saurel. Il s’agit de l’une des plus importantes hausses depuis le début de la pandémie, alors que la région se situait souvent à moins de cinq cas dans les bilans hebdomadaires. Jusqu’ici, il y a eu 102 cas enregistrés dans la MRC, dont 45 depuis le 18 septembre.
Il y a également les RLS du Haut-Richelieu-Rouville (76 par 100 000), du Haut-Saint-Laurent, (94 par 100 000) et du Richelieu-Yamaska (105 par 100 000) dont le taux de cas actifs a connu une forte progression.
Pas question de diviser la région
Pour la directrice Dre Julie Loslier, il n’était pas question de séparer la région et d’éviter la zone rouge à quelques MRC, comme ç’a été le cas dans d’autres régions au cours des dernières semaines.
« Pourquoi ne pas avoir laissé une MRC ou deux en orange? Il y a plusieurs raisons. D’abord sur de petites unités d’analyse, le taux est très variable. Ce qui fait que quelques cas peuvent faire basculer rapidement le niveau de risque et on veut surtout éviter de passer d’une couleur à l’autre, indique-t-elle. Parfois c’est divisé en deux parce qu’il y a des frontières naturelles, mais c’est beaucoup moins le cas en Montérégie. »
Elle estime aussi que ce ne serait pas responsable de laisser une MRC orange enclavée dans une zone rouge. « On a déjà le message de gens de zones orange que la population de zones rouges allait manger dans leurs restaurants. Alors, imaginez si c’était de toutes petites zones orange enclavées dans une zone rouge », plaide-t-elle.
« La décision de mettre tout le monde au rouge, c’est pour protéger la population de la Montérégie, ajoute Dre Loslier. C’est mon travail et je maintiens que c’est la meilleure décision actuellement pour protéger tout le monde. »
Par ailleurs, elle assure que la région ne basculera pas nécessairement au rouge pour 28 jours comme ce devait l’être au départ pour la région de Montréal. « Selon la situation épidémiologique, certaines choses pourraient demeurer interdites et il y a certaines permissions que l’on pourrait regagner selon le niveau de risque », assure-t-elle.