Des sacs qui pourraient être donnés ou vendus à un prix modique, nous a fait savoir le directeur général de la CCIST, Sylvain Dupuis, qui veut d’abord voir l’intérêt des marchands. Puisque pour plusieurs commerçants, un sac devient souvent un outil de marketing.
Le directeur général de la CCIST estime qu’un tel sac irait en droite ligne avec la campagne d’achat local « J’ai trouvé à Sorel-Tracy » qui avait été lancée cet été pour encourager les gens à acheter chez nous. Une façon également de faire sauver des coûts aux commerçants en commandant un plus grand volume de sacs réutilisables.
« Nous allons voir s’il y a assez d’entreprises qui embarquent. Parce que les entrepreneurs n’ont pas le temps de s’occuper de ça et c’est quelque chose que nous pouvons faire pour eux », a-t-il soulevé.
La CCIST souhaite davantage miser sur le sac réutilisable que sur le sac de papier. « Le problème avec le sac de papier, c’est qu’il demande énormément d’énergie pour le fabriquer. Il est récupérable, mais il brime quand même l’environnement », souligne Sylvain Dupuis.
Des alternatives au plastique
L’option du sac de papier pourrait tout de même revenir en force, autant dans les épiceries que dans les boutiques de vêtements. Comme c’était le cas il y a plusieurs années.
Il ne sera toutefois pas possible d’utiliser un sac de plastique biodégradable ou compostable pour contourner le règlement, comme l’ont fait certaines bannières dans la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). Puisque le règlement adopté par la Ville de Sorel-Tracy sera encore plus restrictif.
« Il y a du marketing vert qui se fait avec les sacs biodégradables (ou compostables) parce qu’ils ne le sont pas vraiment. Ils vont se fragmenter en pellicule et créer du microplastique », précise Jean-Martin Proulx, le chef de projet Environnement et génie du Service de la planification et du développement urbain à la Ville de Sorel-Tracy.
Celui-ci encadrera la stagiaire qui sera dépêchée sur le terrain pour sensibiliser et guider les commerçants afin de faciliter la transition d’ici les sept prochains mois. « Nous allons les rencontrer un par un pour leur permettre de s’ajuster et les accompagner. On leur donnera des outils pour les aider », assure M. Proulx.
« La première des choses qu’on va leur dire, c’est de se demander si un sac est vraiment nécessaire. Parce qu’il y en a [des commerçants] qui donnent des sacs assez facilement », ajoute-t-il.
Les commerçants seront également invités à réutiliser les boîtes qu’ils reçoivent lors de l’approvisionnement ou encore à installer un système de consigne, d’échange ou de don de sacs ou de contenants réutilisables.
Une campagne publicitaire s’adressera également aux consommateurs pour leur rappeler d’apporter leurs sacs réutilisables.
« Nous sommes rendus là »
Les gens d’affaires qui ont été consultés dans les semaines précédant l’adoption du règlement par le conseil municipal de Sorel-Tracy étaient généralement favorables à la démarche. « Ils étaient assez d’accord que nous sommes rendus là », souligne le directeur de la CCIST, qui appuie la démarche.
« La preuve, c’est que le fédéral ira encore plus loin [avec l’interdiction des sacs, des pailles, des bâtonnets à mélanger, des anneaux pour cannettes, des ustensiles et des récipients alimentaires en plastique d’ici la fin de 2021]. Je ne sais pas si ce sera adopté (…), mais on s’en va vers ça », ajoute Sylvain Dupuis.
Celui qui est également le maire de Saint-Ours estime que le fait que la ville-centre adopte une telle réglementation pourrait faire boule de neige dans la région.