Le directeur général de la Chambre de commerce et d’industrie de Sorel-Tracy, Sylvain Dupuis, croit que pour cette deuxième vague, alors que la région entre en zone rouge, il sera primordial en tant que consommateur de poursuivre les achats locaux.
« Recommençons ce qu’on a fait au mois de mars. On a acheté en ligne chez eux, on les a encouragés, on les a fait livrer notre stock, on a pris la peine de les appeler. On l’a fait en mars, en avril, en mai. Il faut continuer à le faire et c’est de ça que les compagnies ont besoin pour passer au travers », affirme-t-il.
M. Dupuis s’inquiète pour les commerces au détail, qui ne sont pas fermés, mais qui accueillent moins de clients si les gens sont invités à ne pas sortir. Aussi, il craint pour les entreprises souvent jugées non prioritaires, comme dans le domaine de l’esthétique et de la coiffure.
« Ça reste ouvert, mais si le gouvernement dit de ne pas y aller, est-ce que tu vas y aller? C’est là où ils coupent en premier, mais ces gens-là ont des frais, des emprunts, du matériel, et il faut qu’ils gagnent leur vie aussi. Il faut trouver un moyen de continuer nos habitudes auprès de nos commerçants. Un moment donné, ça va arrêter cette affaire-là et je veux que ma massothérapeute ou ma coiffeuse soit ouverte rendu-là », souligne le directeur général.
Aussi, il fait valoir que l’achat local, comparativement à l’achat auprès de multinationales, permet d’avoir un service plus personnalisé et d’encourager des entrepreneurs qui ont un nom et un visage.
Prêts pour la seconde vague
Lors de la première vague, plusieurs restaurateurs de la région ont choisi d’offrir un service de livraison, de plats pour emporter, ou les deux. Selon M. Dupuis, ce service incroyable qu’ils ont mis au point leur a permis de continuer de rouler dans les derniers mois et leur servira pour les prochains. Pour ce qui est des commerçants, plusieurs se sont débrouillés pour rapidement mettre en place un site Internet, parfois transactionnel.
S’il y avait un point positif à retenir selon le directeur général, c’est que plusieurs ont rattrapé le retard qu’ils avaient face à leur présence sur le net et la vente en ligne.
Il est convaincu que les entreprises sont prêtes à traverser une seconde vague, entre autres celles qui ont été capables de poursuivre leurs activités cet été. Il avance aussi qu’il est toujours temps d’innover.
Jusqu’à maintenant, il note que la région s’en sort plutôt bien pour ce qui est du nombre de cas, en suivant les mesures sanitaires.
« On a un bon bulletin, mais on n’est pas à l’abri de l’échapper. Et je ne veux pas qu’on l’échappe. Économiquement, ça nous fait mal », conclut M. Dupuis.
La Chambre de commerce active sur le terrain
Avec la pandémie, la mission de la Chambre de commerce et d’industrie de Sorel-Tracy (CCIST) est demeurée la même, soit de soutenir les entreprises dans leurs défis. Cependant, les moyens de le faire ont changé.
« On a décidé d’être sur le plancher des vaches, d’accompagner les compagnies dans tous les programmes qui sortaient ou qui ne sortaient pas. Avec les chambres de commerce, on a rencontré et échangé avec beaucoup de ministres via Zoom. On est intervenus sur plein de dossiers, où le gouvernement a changé d’idée parce qu’on les a convaincus. On avait vraiment les mains dans la pâte », affirme le directeur général Sylvain Dupuis.
Pendant la première vague, la Chambre a travaillé avec La Ruche pour mettre en place une campagne d’achat local, qui se poursuit toujours.
Pour les prochains mois, les activités de réseautage et les conférences ont dû être abandonnées.
Comme les entrepreneurs n’ont pu se rassembler dans les derniers mois, des rencontres sur Zoom se sont tenues et d’autres sont prévues. La formule et les sujets seront convenus avec les gens d’affaires.
La CCIST communique aussi avec d’autres chambres de commerce de la province afin de s’inspirer de leurs solutions. « Les enjeux sont les mêmes partout. La pénurie de main-d’œuvre, les impacts de la PCU, les coûts des loyers commerciaux… », énumère M. Dupuis.
Le directeur général constate que la pandémie a tout de même apporté un changement positif au niveau des perceptions et du travail en collégialité.
« Ce n’est pas parce que tu es dans le même domaine que moi, que tu fais de l’argent comme moi, que tu me nuis. Ce qu’il faut se demander, c’est comment peut-on faire pour amener du monde à collectivement venir dépenser chez nous », explique-t-il.
Sylvain Dupuis rappelle aux entreprises de ne pas hésiter à contacter la Chambre.
« Un conseil, c’est simple, vous n’êtes pas seuls. Si la Chambre ne peut pas vous aider pour un problème, on va vous mettre en lien avec les bonnes personnes. Souvent, j’ai eu ces appels-là, de gens en pleurs qui disent qu’ils sont en train de tout perdre et finalement, il y avait une solution », conclut M. Dupuis.