M. Villiard travaille depuis trois ans sur le projet. L’an dernier, les soumissions étaient déjà réalisées, mais les manufacturiers étaient débordés avec la demande liée à la légalisation du cannabis. Toutefois, le tout lui convenait puisque comme il a neigé très tôt en saison, il n’aurait pu rentrer dans les délais de construction. Cette année, avec l’engouement connu au cours de l’été, il fallait aller de l’avant.
« On n’avait pas le choix. On a manqué de matériel trop tôt en saison et on veut en offrir encore plus aux clients. Un plus grand choix de plants de légumes, de fines herbes. Et une meilleure circulation à l’intérieur », explique-t-il.
Le propriétaire compte donc miser sur une plus grande variété, mais également une plus grande quantité. Il note la popularité des piments forts et souhaite offrir encore plus de choix. Il constate un intérêt marqué pour les tomates ancestrales et les légumes inusités, qui pourraient occuper plus d’espace dans les serres.
La structure est montée et le béton est coulé. Il reste à installer le système d’arrosage et de chauffage, ainsi que les pôles pour les jardinières. Les travaux devraient se terminer en janvier pour que dès février, les serres puissent être remplies et qu’il n’y ait pas de temps mort au niveau de la production.
Le retour à la terre
Avec la pandémie, Pierre-Luc Villiard a constaté un attrait vers le retour à la terre. « Beaucoup de gens avaient ce loisir en tête, ça les intéressait, mais ils ne prenaient jamais le temps avec la fin des classes, le début du camping. Comme cette année on avait le temps, beaucoup sont retournés vers ça. En initiant de nouveaux parents, on initie les enfants et ça fait en sorte de nous assurer une belle relève et peut-être de futurs clients », souligne-t-il.
Le serriste est bien heureux de cette tendance qui, selon lui, est aussi bénéfique pour le consommateur. En achetant localement, le transport des plants qui viendraient normalement de l’Ontario est réduit. Également, les plants cultivés dans ses serres à Saint-Aimé contiennent très peu d’intrants chimiques, ce qui n’est pas le cas de ceux provenant de l’Ontario où les règlements par rapport aux pesticides sont différents. Avec les produits locaux, il affirme qu’il est possible d’aller chercher une belle fraicheur et aussi, de meilleurs produits pour notre santé.
En plus, le tout permet d’embaucher des gens d’ici et de faire fleurir des entreprises locales.
« L’achalandage que j’ai, ça bénéficie aux asperges [NDLR : La Sublime Asperge] et vice-versa. La Fromagerie Polyethnique Le Bédouin aussi à côté. Quand un de ces joueurs-là grossit, ç’a un impact. Si son comptoir fromager fonctionne, ça m’apporte des gens. Ça crée une belle route naturelle agroalimentaire », mentionne M. Villiard.
Pour la saison 2021, si le gouvernement permet que les serres soient ouvertes, il croit que l’achalandage sera élevé comme pour la saison 2020.
« Ç’a été une belle saison. La plupart des gens ont eu un beau succès et pour nous, tout part de là. Avec les choses qu’ils achètent, s’ils réussissent bien, c’est là qu’on les revoit l’année suivante », conclut-il en remerciant son équipe et ses clients qui étaient présents malgré les circonstances particulières.