Le directeur exécutif de l’entreprise, Stéphane Leblanc, parle d’une « avancée majeure » pour RTFT, mais pour le Québec aussi. Le projet scandium créera une dizaine d’emplois en plus d’en consolider plusieurs aux usines de Sorel-Tracy et de Havre-St-Pierre.
RTFT a mis au point un procédé innovant qu’il a éprouvé à l’échelle pilote pour extraire de l’oxyde de scandium de haute pureté (99,99 %) à partir des sous-produits générés lors de la production de dioxyde de titane, et ce, sans qu’il soit nécessaire d’extraire davantage de minerai à sa mine d’ilménite de Havre-St-Pierre.
La nouvelle usine de Sorel-Tracy fonctionnera en parallèle de l’usine déjà existante dans la région sans en affecter le fonctionnement. Elle permettra de produire trois tonnes d’oxyde de scandium par année.
« Ça peut paraître peu, mais quand on pense que le marché mondial est évalué entre 10 à 15 tonnes, on peut donc dire qu’on deviendra un joueur important », spécifie M. Leblanc.
En ajoutant des modules, RTFT croit pouvoir, dans quelques années, produire une dizaine de tonnes d’oxyde de scandium par année. « On va ainsi devenir le premier producteur de scandium pur en Amérique du Nord », se réjouit le directeur exécutif de l’entreprise.
Ce produit est utilisé pour améliorer les performances des piles à combustible à oxyde solide, qui servent comme source d’énergie pour les centres de données et les hôpitaux, ainsi que dans des produits de niche tels que les lasers et l’éclairage des stades ou des studios. Il est également utilisé pour produire des alliages mères aluminium-scandium à haute performance pour l’industrie aérospatiale, la défense et l’impression 3D.
RTFT pourra donc utiliser l’aide de son allié Rio Tinto Aluminium au Saguenay afin de créer des alliages mères aluminium-scandium.
L’oxyde de scandium de haute qualité et l’alliage mère aluminium-scandium seront tous deux commercialisés sous la marque Element North 21. Vingt et un étant le nombre du scandium dans le tableau périodique des éléments.
Aide financière du gouvernement
Le gouvernement du Québec financera cette usine à la hauteur de plus ou moins 10 % du total. Ainsi, une somme de 500 000 $ sera versée par le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles, tandis qu’une subvention de 350 000 $ sera accordée par le ministère de l’Économie et de l’Innovation pour un total de 850 000 $.
Pour l’instant, le producteur numéro un de scandium au monde est la Chine. Le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Jonatan Julien, s’est réjoui que le Québec se positionne ainsi avec les grands du marché du scandium au monde.
« Le projet de valorisation de l’oxyde de scandium de RTFT est un exemple concret de valorisation de nos résidus miniers. Il témoigne de notre capacité d’innover et de saisir des occasions d’affaires dans un marché en croissance et dans un contexte visant à renforcer la sécurité de nos approvisionnements. Cette entreprise a le potentiel de devenir un important fournisseur hors Chine dans le domaine du scandium », a-t-il déclaré.
De son côté, le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, s’est dit enthousiaste d’encourager l’innovation québécoise, surtout en cette période particulière.
« L’étape qui vient d’être franchie aujourd’hui par RTFT a le potentiel de positionner le Québec comme leader mondial de l’extraction de scandium et de sa commercialisation. […] Notre gouvernement sera toujours là pour stimuler les projets de recherche et d’innovation au Québec », a-t-il indiqué.
« Cette annonce démontre qu’on peut faire preuve d’innovation ici, dans notre région », a ajouté le député de Richelieu, Jean-Bernard Émond.