Malgré le confinement et le couvre-feu, la directrice générale de la Maison La Source, Lucie Hénault, lance le message de ne pas hésiter à contacter l’organisme.
« Ça nous inquiète que certaines personnes, qui pourraient avoir besoin d’aide, pensent qu’à cause de la pandémie, on a réduit nos services. Ce n’est pas le cas. Tous nos services sont maintenus, comme l’hébergement, à l’exception du service de consultation en externe qui se fait toujours à temps complet, mais à distance », souligne Mme Hénault.
La directrice explique que le contexte de pandémie fait en sorte qu’il est facile pour le conjoint dominateur et contrôlant de resserrer son contrôle et isoler davantage la victime. Normalement, pendant la période des Fêtes, certaines femmes peuvent souffler un peu en voyant de la famille. Cette année, elles n’ont pas pu.
Au printemps dernier, lorsque le gouvernement a évoqué le confinement, la plupart des femmes hébergées qui avaient un appartement ou un endroit pour se confiner ont quitté l’organisme. Rapidement, la maison s’est remplie à nouveau. Des demandes provenaient même des régions voisines parce que d’autres maisons étaient aussi au maximum de leur capacité. Ainsi, en avril et en mai, la Maison La Source était pleine.
À l’été, la situation s’est un peu régularisée, ce qui a permis à certaines de se trouver un appartement. En ce moment, des places sont toujours libres, mais dans les derniers mois, des femmes ont été refusées.
« Dans ce temps-là, on essaie de les référer ailleurs. On travaille conjointement avec SOS violence conjugale. Dans des situations qui étaient peut-être moins urgentes, on offrait un suivi téléphonique. On regardait des scénarios de protection et différents autres moyens », assure Mme Hénault.
Le défi des mesures sanitaires
La capacité d’accueil pour l’hébergement a été diminuée à 12 personnes pour respecter la distanciation dans les aires communes.
Faire appliquer les mesures sanitaires a été un défi pour l’organisme. Au départ, celles-ci et leurs répercussions étaient un facteur anxiogène pour les femmes hébergées.
« Elles ne peuvent pas aller voir de la famille ou des amis. S’il y avait la contamination de qui que ce soit dans la maison, ce serait un méchant effet domino. […] Un défi qu’on a eu à gérer est que comme elles vivent sous le même toit, certaines se considéraient comme une bulle familiale », mentionne Mme Hénault.
Et après?
La directrice croit qu’il serait possible qu’on assiste à une recrudescence des demandes lorsque la pandémie perdra de son ampleur. « Pour des femmes qui sont confinées 24 heures sur 24 avec leur conjoint, nous rejoindre par téléphone, ce n’est pas simple, raconte-t-elle. On s’enferme dans la salle de bain pour passer un appel qui n’a pas la même durée que lorsqu’on fait une intervention téléphonique avec quelqu’un qui est libre de parler. Après, il faut être capable de se rendre à la ressource, de préparer ses bagages. Ce n’est pas évident quand quelqu’un suit nos faits et gestes. »
Il est possible de rejoindre la Maison La Source en tout temps au 450 743-2821.