Pierre-Luc Villiard de Villiard Serres et jardins et Sophie Paquin de Botanix Comptoir Richelieu sont unanimes : la popularité des plants de légumes demeure, mais les arbres, arbustes et fleurs ont aussi été en grande demande.
« L’an passé, les gens s’initiaient plus au potager. Beaucoup de bacs et de petits potagers urbains s’étaient créés. Cette année, c’est plus des plates bandes et des jardins, mais moins en bac. […] J’ai ressenti qu’il y a eu plus de projets de piscines aussi. Les plantes tropicales, habituellement, j’en ai jusqu’à la fin ou presque, mais cette année, elles sont presque toutes sorties dans les deux premières semaines », constate M. Villiard.
La copropriétaire du Botanix Comptoir Richelieu voit aussi plusieurs jeunes qui lui confient être tombés en amour avec le jardinage.
« Il y a peut-être une génération que le jardinage équivalait à «c’est de l’ouvrage», mais dans le fond, ce n’est pas si compliqué. Maintenant, on peut avoir tellement d’informations. C’est facile et en plus, tu as des tomates à la fin. Les gens apprécient manger local, surtout dans les légumes », ajoute Mme Paquin.
Non seulement l’intérêt pour les végétaux est présent, mais les gens étaient pressés de faire leurs emplettes.
En temps normal, la fin de semaine de la Reine est celle qui lance vraiment la saison. Cette année, un peu comme l’an dernier, dès le début de mai, les clients étaient présents en grand nombre.
« Je ne sais pas si c’est l’effet du confinement depuis septembre, mais les gens avaient hâte au printemps, de sortir et de profiter de l’été. Ç’a été presque plus hâtif que l’an passé », note Pierre-Luc Villiard.
Même si sa production était plus grande que l’an dernier, l’entrepreneur a déjà écoulé ce qu’il aurait normalement écoulé rendu à la fin juin.
« Ç’a été très intense, souligne Sophie Paquin. Il a fait beau plus tôt et les gens voulaient des plants de tomates alors que ça venait juste d’être semé. Les gens ne comprenaient pas tous que ce n’était pas poussé. […] En mars, la neige a fondu en une semaine et déjà les gens nous disaient «vous avez tout vendu!”. Il fallait leur dire qu’on n’avait pas encore reçu le stock, qu’on venait seulement d’enlever les couvertures », raconte-t-elle.
Une pénurie de produits
Une problématique rencontrée avant même le début de la saison est le manque de certains produits. Chez Villiard Serres et jardins, en raison de la pénurie de terre en vrac, seulement un voyage a été reçu par semaine au lieu de deux. Aussi, la difficulté d’avoir des vivaces et des arbustes rend difficile de remplir les commandes des clients paysagistes, qui à leur tour ne peuvent compléter l’aménagement chez les gens.
Chez Botanix Comptoir Richelieu, il a fallu s’organiser rapidement après avoir appris qu’un producteur de fleurs serait fermé quelques semaines en raison d’une éclosion de COVID-19. Également, certains produits comme des pots ou des pistolets d’arrosage n’ont pas encore été livrés alors qu’ils ont été commandés il y a plusieurs mois.
Le défi persiste donc pour le reste de la saison. Pierre-Luc Villiard fermera ses portes le 23 juin, alors qu’il reste normalement ouvert jusqu’en juillet. Comme son commerce est ouvert à l’année, Sophie Paquin continuera d’accueillir les clients, mais il sera difficile de retrouver la même variété de plants qu’en début de saison.
Malgré tous les chamboulements, les deux entrepreneurs remercient leurs équipes respectives, fidèles au poste.