14 septembre 2021 - 12:42
Un débat en eaux calmes
Par: Katy Desrosiers

Les quatre candidats ont livré des échanges plutôt courtois lors du débat du 14 septembre. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

Le débat des candidats à l’élection fédérale dans Bécancour-Nicolet-Saurel s’est déroulé le mardi 7 septembre en direct du Cégep de Sorel-Tracy. Alors que deux candidats étaient déjà familiers avec la formule, deux en étaient à leur première expérience.

Louis Plamondon du Bloc Québécois est un habitué des débats et Nathalie Rochefort du Parti libéral du Canada en était à son deuxième dans la région. Catherine Gauvin du NPD et Yanick Caisse du Parti conservateur du Canada en étaient à leur premier.

Tout au long de la soirée, Louis Plamondon y est allé d’explications étoffées de données et d’exemples locaux. Nathalie Rochefort a également misé sur des exemples locaux, en rappelant à quelques reprises le travail qu’elle fait sur le terrain au niveau de l’entrepreneuriat et de l’attraction de main-d’œuvre.

De son côté, Catherine Gauvin est demeurée posée en mettant de l’avant davantage des problématiques nationales et le plan du NPD. Yanick Caisse, qui semblait nerveux, a exposé quelques enjeux locaux tout en remettant en question à quelques reprises les actions des dernières années des libéraux.

Pour ce qui est des questions que les candidats ont pu adresser à un candidat de leur choix, le hasard a fait en sorte que les deux candidates féminines ont pu poser deux questions, alors que leurs collègues masculins ont pu en poser une seule.

Des sujets plus chauds que d’autres

La portion sur les transferts en santé est celle qui a montré le plus de divergence entre les candidats. Dans ce bloc, Nathalie Rochefort, Louis Plamondon et Catherine Gauvin ont été les plus impliqués. Alors que le candidat bloquiste réclamait que le pouvoir en santé revienne aux provinces, les deux femmes lui rappelaient l’importance de mettre des balises pour assurer une équité entre les Canadiens et éviter des surcharges pour des soins.

Toujours en santé, Yanick Caisse a questionné Nathalie Rochefort par rapport aux touristes qui ne sont pas vaccinés et l’accès aux restaurants. Tous les candidats n’ont pas hésité à lui rappeler que la question était déjà réglée puisque si les visiteurs qui entrent au Canada sont vaccinés, la problématique des touristes non vaccinés ne tient plus.

Les thèmes de la gouvernance, de l’économie et de l’agriculture n’ont pas soulevé les passions. Lors de celui sur la gestion de la pandémie, les libéraux ont été plus critiqués.

En environnement, le débat s’est dirigé sur le recensement, alors que les candidates du Parti libéral et du NPD reprochaient aux conservateurs un manque de données sur, entre autres, les populations de poissons et de plantes indigènes exotiques.

Pour les énergies fossiles, Louis Plamondon réclamait la fin des subventions alors que Nathalie Rochefort lui rappelait qu’il était impossible de tout arrêter du jour au lendemain.

Finalement, à la fin du dernier bloc, Yanick Caisse est celui qui avait été choisi au hasard pour poser une question sur l’agriculture au candidat de son choix. Déstabilisé et faute de question, il a offert son temps de parole à Louis Plamondon.

Quelques minutes après, lors des allocutions de fermeture, M. Caisse, après avoir rapidement mentionné qu’il souhaitait être élu, a utilisé le reste de son temps de parole pour souligner le travail de M. Plamondon en demandant au public de l’applaudir.

La candidate libérale y est allée d’un hommage un peu moins direct en avouant avoir demandé à M. Plamondon d’être son mentor dès le 21 septembre. Elle a également lancé qu’elle trouverait quelqu’un pour écrire ses mémoires.

Les citations marquantes du débat

Nathalie Rochefort : « Oui un shutdown spontanément c’est intéressant, mais dans la vraie vie, il y a des usines qui ont besoin de continuer à tourner et je ne sais pas si tu es au courant, mais dans l’industrie alimentaire, il faut des employés dans l’usine pour que les gens puissent manger. »

Nathalie Rochefort : « Je comprends que Yanick préfère s’intéresser à des chiffres et à des montants plutôt que de se préoccuper des humains, mais aussi de l’humain qui est propriétaire d’une entreprise. […] Il faut se rappeler qu’avant d’être des chiffres et avant d’être une guerre, sans armes je te signale, c’est d’abord des humains avec qui on travaille. »

Catherine Gauvin : « Une place où je trouve qu’il y avait vraiment un manque d’équité, c’est les gens qui n’ont pas de réseau cellulaire et qui n’ont pas d’Internet haute vitesse. Ça, [c’est] l’enfer pendant la pandémie pour travailler de la maison, faire tes cours en ligne. On est-tu en retard au Canada ou pas là? Moi je connais des gens au Mali qui ont un meilleur réseau, ça n’a pas de sens. »

Catherine Gauvin : « Il y a un gros enjeu au niveau agronomique avec les pesticides qui sont peut-être un peu surutilisés. On se demande ce qui se passe à Ottawa au niveau du ministère, pourquoi on a peur de manger nos Raisin Bran avec les pesticides-là. »

Yanick Caisse : « Ici on a fait des bateaux de guerre. On doit être capable de faire des canots, des kayaks, des choses comme ça. Il faut mettre l’épaule à la roue et attirer les gens. »

Yanick Caisse : « Dans mon domaine, je vois beaucoup de gens qui arrivent de la Rive-Sud de Montréal. Ils viennent demeurer à Sorel, mais ils prennent l’autoroute 30 et ils vont dépenser à l’extérieur. Ils viennent à Sorel juste pour dormir. Ça prend des entreprises et ça prend des programmes pour attirer des entrepreneurs. »

Louis Plamondon :  « Tout ce que les premiers ministres demandent, c’est l’augmentation des transferts en santé. C’est la chose la plus importante. C’était 50 % quand Paul Martin est arrivé comme ministre à Ottawa. Il a baissé ça à 25 %, c’est rendu à 22 %. Donc, les besoins sont au Québec et dans les provinces et l’argent se ramasse à Ottawa. »

Louis Plamondon :  « Au niveau de la santé, notre programme est très clair et les demandes du Québec sont très claires. Ce qui est de juridiction du Québec, c’est sacré et c’est la santé et l’éducation. Dans ce sens-là, je ne comprends pas pourquoi le gouvernement fédéral s’obstine continuellement et les partis politiques fédéraux comme les conservateurs et le NPD le font également en mettant des normes. »

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