L’homme de 45 ans s’est acheté, en 2015, une montre intelligente qui enregistre l’itinéraire de ses courses. Au départ, il courait sur les mêmes artères, près de chez lui. Puis peu à peu, il s’éloignait de son domicile et se rendait aux maisons de ses amis.
En 2020, il a entendu dire que Frédéric Plante, journaliste à RDS, avait couru toutes les rues de sa ville, La Prairie. Un ami de Jean-Michel Paulet avait aussi réussi à courir toutes les rues de Candiac.
Le Sorelois s’est donc dit, l’an dernier, qu’il pouvait aussi réaliser cet exploit chez lui. En consultant l’application citystrides.com, qu’il utilise avec sa montre, il a réalisé qu’il avait déjà couru sur un peu moins de 40 % des rues de Sorel-Tracy sans même s’en rendre compte.
« J’ai donc couru les quelque 60 % restants cette année, du début de l’été jusqu’en novembre, lance-t-il en riant. D’habitude, je cours entre 30 et 60 kilomètres par semaine, alors ce défi m’a forcé à courir un peu plus! »
Les deux seules règles à suivre étaient de partir de chez soi et de revenir chez soi, puis de courir toutes les rues, sauf les chemins privés, les stationnements, les autoroutes et les rues projetées.
« J’habite sur la rue du Roi, alors c’est sûr que de me rendre sur le chemin Saint-Roch à Tracy ou sur le boulevard Fiset, c’est assez loin. Mes cinq dernières sorties, je devais courir 30 km à chaque fois pour aller chercher les rues plus éloignées. Et parfois, je devais me retaper un 20 km sur le même parcours parce que j’avais oublié une rue à l’autre bout de la ville », explique-t-il.
M. Paulet estime qu’il y a environ 400 kilomètres de rues à Sorel-Tracy. C’est sans compter les aller-retour dans des rues et les ronds-points à compléter, ce qui peut facilement faire doubler le nombre de kilomètres courus.
En plus des 478 rues de Sorel-Tracy, celui qui est ingénieur chez Hatch a aussi couru les 31 rues de Saint-Joseph-de-Sorel. Il a déjà couru le chemin du Chenal-du-Moine au complet, mais il s’apprête à terminer sous peu les 32 rues de Sainte-Anne-de-Sorel.
Voir sa ville différemment
Ce défi a permis à Jean-Michel Paulet de voir sa ville d’une autre façon. « Pour certaines rues, surtout au centre-ville, on voit qu’elles ont déjà eu de meilleures années. Y’a des places que c’était un peu désolant. D’un autre côté, j’ai vu des châteaux, des maisons dont je ne me doutais même pas de l’existence, notamment en périphérie de la campagne et de la ville. C’est assez spécial », élabore-t-il.
Pour atteindre son but, il a dû organiser ses itinéraires avant de partir, ce qui n’est pas une mince affaire. « On est souvent sur le cruise control avec notre mental quand on court, mais ce défi m’a forcé à réfléchir encore plus. Je ne faisais pas mes itinéraires de façon automatisée avec un GPS, je regardais mes rues avant de partir. Avec le schéma mental de l’affaire, ça rajoute beaucoup de plaisir à ma sortie, parce qu’en plus de m’entraîner, j’étais en mode exploration », soutient-il.
Le Sorelois espère envoyer un message aux gens de la région. « C’est quand même à la portée de beaucoup de monde, mais c’est sûr qu’il faut être un peu excessif », conclut-il en riant.
Il se s’agit pas de son seul exploit réalisé qui sort de l’ordinaire à Sorel-Tracy. Voyant que deux Ironman auxquels il devait participer ont été annulés coup sur coup l’an dernier, Jean-Michel Paulet s’est dit qu’il n’avait pas fait tout cet entraînement pour rien. Il a donc organisé, le 12 septembre 2020, dans les rues de Sorel-Tracy, son propre Ironman, seulement deux jours après l’annulation de celui d’Esprit Montréal. Il a loué la piscine Laurier-R.-Ménard pour nager 3,8 km, il a établi un parcours jusqu’à Mont-Saint-Hilaire pour ses 180 km de vélo et il a couru dans les rues de Sorel-Tracy pour ses 42,2 km de course.
