Pour la conservation des forêts, le maire Serge Péloquin nomme comme exemple le boisé de peupliers deltoïdes près du pont Maurice-Martel, acquis par la Ville il y a quelques années. Sous peu, il sera accessible à la population avec des sentiers. Aussi, la Ville possède un grand terrain près du Parc régional des Grèves et du quartier des Terres d’en haut. Rio Tinto Fer et Titane a récemment cédé à la Ville un espace sur ses propres terrains pour que la population puisse accéder à cet espace boisé, qui sera aménagé avec des sentiers accessibles avec les animaux.
Afin de contrer le défrichement massif pour des projets immobiliers, une politique de l’arbre sera établie. La problématique, selon le maire, est que des promoteurs ont vendu des petits terrains où il est pratiquement impossible de replanter des arbres après la construction des maisons et l’aménagement de la cour. Il pointe entre autres du doigt Poirier Construction et son projet Évoquartier, sur la rue des Muguets.
« Ce dont on s’est aperçu, c’est qu’il faisait un déboisement assez sévère. […] On va revoir ça. Si on veut augmenter notre quantité d’arbres, il faut au moins avoir des terrains pour les recevoir », explique-t-il.
Toutefois, le maire note qu’il faut y aller en fonction des projets. Par exemple, pour la construction d’un six logements, il est plus difficile de conserver plusieurs arbres. Aussi, il faut faire la différence, avance-t-il, entre des arbres matures en santé et de la friche.
Mais M. Péloquin assure que des discussions auront lieu avec les futurs promoteurs intéressés par des projets immobiliers.
« On va leur expliquer que c’est important pour les citoyens et la municipalité. Les clients, quand ils achètent ces maisons-là, ils commencent à exiger des arbres. […] Je pense qu’on va réussir à faire ça avec les citoyens parce qu’ils y sont vraiment sensibles. Les gens qui vont avoir des développements se vendant bien sont ceux dont le projet sera fait de façon responsable en maintenant le plus d’arbres possible. En faisant notre politique révisée, ça va nous donner une emprise pour amener ces gens-là à faire ça différemment », assure le maire.
Comme autre moyen pour conserver des arbres, il parle de garder une zone tampon boisée entre les terrains. Également, il ne met pas de côté la possibilité de faire la promotion pour inciter les propriétaires qui ont l’espace à planter davantage. « On donne déjà des arbres chaque été, on pourrait augmenter le nombre », précise M. Péloquin.
Au niveau des projets municipaux, la Ville agira. « On prévoit un verdissement automatique lors de travaux publics, affirme-t-il. La rue Adélaïde, on a mis des bandes de gazon, on a planté des arbres. On va en ajouter d’autres. Au parc Dormiène-Desjardins, on a commencé à multiplier les arbres. On va favoriser la présence de végétaux dans tous les espaces publics. »
Encadrer les pesticides et favoriser l’agriculture urbaine
Un autre geste que le maire compte poser est l’encadrement plus serré en milieu urbain de l’utilisation des pesticides comme le Roundup.
Aussi, Serge Péloquin compte poursuivre d’encourager l’agriculture de proximité. Pour ce faire, depuis l’an dernier et pour un total de trois ans, une entente a été conclue avec la Société d’agriculture de Richelieu et la Chambre de développement agricole. Elle est déclinée en trois volets.
Premièrement, elle permet de faire de la sensibilisation dans les écoles. Deuxièmement, elle rend accessibles aux producteurs maraîchers des heures de consultation avec le commissaire agricole Alain Beaudin. Ce dernier peut répondre à leurs questions et les aider à être plus efficaces dans leur production.
Finalement, dès ce printemps ,des ateliers sur l’agriculture urbaine seront donnés aux citoyens qui le désirent afin de les aider à bien réussir leurs potagers urbains.
Les conseillers d’accord sur la politique de l’arbre
Un texte de Stéphane Martin
Au cours d’entrevues réalisées séparément avec les conseillers municipaux, la politique de l’arbre a été mentionnée systématiquement par chacun d’entre eux.
« Il y a une pression démographique et les demandes de construction se multiplient. Je veux éviter du développement qui implique un grand rasage de terrain pour construire une maison et ensuite planter un fouet. […] Nous avons du couvert forestier et il faut le garder », mentionne le conseiller du quartier des Patriotes, Patrick Péloquin.
« Il faut cibler des boisés et les transformer en parcs. C’est un processus qui peut prendre quelques années, mais pour les protéger, c’est assez simple », ajoute le conseiller du quartier Bourgchemin, Olivier Picard.
« Les gens sont inquiets de la façon dont les développements domiciliaires sont faits. Les coupes à blanc et les terrains de plus en plus petits soulèvent des questionnements. […] C’est beau de faire des vœux pieux sur papier, mais il nous faut des cibles à atteindre concrètement. […] Je crois qu’il faut voir non seulement à préserver, mais aussi à restaurer », de renchérir la conseillère de Pierre-De Saurel, Dominique Ouellet.