Pour cette édition d’Octobre le mois des mots, des activités en lien avec la mémoire se sont tenues en virtuel et en présentiel. Mais comme dans les deux cas elles ne sont qu’éphémères, le comité organisateur souhaitait trouver quelque chose de durable, qui s’inscrirait dans le temps. « C’est là qu’est venue l’idée de créer une boîte qui préserverait une certaine mémoire. On s’est mis à se demander ce qui vaudrait la peine d’être laissé à l’abri », souligne le président du comité, David Dorais.
Le 19 novembre, accompagné de Claudia Chartier, membre du comité d’Octobre le mois des mots, il a déposé la capsule à la Société historique Pierre-De Saurel.
Le premier objet que contient la capsule est un masque de procédure, qui évoque la pandémie de COVID-19 qui dure depuis près de deux ans.
« Comment les risques sanitaires seront-ils gérés et comment les nouvelles maladies infectieuses affecteront-elles le cours du monde », pouvait-on lire dans la lettre se retrouvant aussi dans la boîte.
Le second objet, un thermomètre, évoque le réchauffement climatique « qui fait peser un danger mortel sur l’humanité : comment celle-ci arrivera-t-elle à remédier aux dérèglements qu’elle a causés? »
Le troisième objet est le livre Kukum de Michel Jean. Il évoque les drames vécus par les Autochtones au Canada, dont des centaines de corps d’enfants ont été retrouvés près de pensionnats dans la seule année 2021. « Au-delà des populations d’origine du Canada, ce sont tous les groupes minoritaires et traditionnellement opprimés qui demandent ceci : comment pourront-ils être inclus dans la société sans reproduire la logique d’humiliation, de spoliation et de violence qui a prévalu jusqu’ici? »
Le comité organisateur d’Octobre le mois des mots croit que, face à ces enjeux, les livres, les arts et la culture en général peuvent contribuer à donner du sens à ce que nous vivons, en nous faisant prendre conscience de certaines réalités, en nous faisant réfléchir et en nous offrant des échappatoires. Ainsi, une clé USB comprenant les 41 textes reçus lors du concours littéraire organisé dans le cadre du festival a été ajoutée dans la capsule. « On a pensé à certains objets symboliques et tous les textes qu’on a reçus, c’est assez symbolique de ce que les gens pensaient ou écrivaient à ce moment-ci », souligne David Dorais.
Une liste des membres du comité organisateur et une lettre explicative des objets et du contexte actuel ont aussi été placées dans la capsule.
Cette dernière est en fait une boite en métal fabriquée par le programme Techniques de génie mécanique du Cégep de Sorel-Tracy.
À la Société historique de Pierre-De Saurel, la capsule a été placée dans la voûte de conservation aux côtés des autres objets du fonds de la collection du Cégep de Sorel-Tracy.
Une période de 10 ans a été choisie avant l’ouverture de la capsule pour mesurer le cours que le monde aura suivi. « Peut-être que ce sera resté pareil. Ce sera de voir ce qui s’est maintenu et ce qui a changé », conclut M. Dorais.