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Aujourd’hui producteur réputé, il fait partie de ceux derrière le récent succès The Power of The dog, réalisé par Jane Campion.
Il est connu pour avoir produit, entre autres, les films Le Déclin de l’empire américain, La Grande séduction, Borderline, Un zoo la nuit et Hochelaga, Terre des Âmes.
Il est le seul producteur canadien à avoir remporté trois « bobines d’or » décernées pour les meilleures recettes aux guichets pour un film sorti au pays et quatre génies pour « meilleur film canadien ». Deux de ses films ont été en nomination aux Oscars dans la catégorie meilleur film en langue étrangère en plus de nombreux grands prix dans les festivals internationaux.
Au cours de sa carrière, il a également reçu plusieurs distinctions personnelles comme en 2010, le titre d’Officier de l’Ordre national du Québec et en 2017, le titre de Compagnon des arts et des lettres du Québec.
Une enfance marquée par le cinéma
Roger Frappier se souvient de son premier contact avec le cinéma au Théâtre Sorel.
« Ma tante Gertrude était ouvreuse. Elle m’assoyait dans les loges et je pouvais regarder le même film toute la fin de semaine. C’est quelque chose qui m’a ébloui beaucoup. C’était un endroit magique », se rappelle-t-il.
Adolescent, il passait ses soirées et ses fins de semaine au Théâtre Tracy et au Cinéma Rio. En 1966, à 18 ans, il est allé étudier à Montréal. Il commençait souvent ses journées en allant voir un film dans un des multiples cinémas de la rue Sainte-Catherine. Il pouvait en visionner une quinzaine par semaine.
Sa grande découverte au niveau audiovisuel a été avec l’Expo 67, avec les nombreuses projections dans chacun des pavillons. Tout de suite après cet événement, il s’est envolé pour Londres pour étudier le cinéma au London School of Film technique.
Touche-à-tout
À son retour à Montréal, Roger Frappier a multiplié les emplois dans le monde du cinéma.
« Tranquillement, je suis passé de la réalisation à la production tout en me disant que je voulais devenir le producteur que j’aurais aimé avoir quand j’étais réalisateur. Quelqu’un qui travaille beaucoup avec le ou la scénariste, le réalisateur ou la réalisatrice, qui va être là du début à la fin du projet », explique-t-il.
Son rôle est de coordonner les étapes de conception d’un film comme trouver le financement et monter l’équipe technique.
Il a été producteur à l’Office national du Film dans les années 1970. Mais devant la difficulté de faire des films au Québec à cette époque, il a choisi de se diriger aux États-Unis. Il a alors eu l’opportunité de travailler avec Robert Altman sur le film Nashville. Ce fut le début de sa volonté de travailler autant ici qu’à l’international. Par la suite, il a fait des projets en Argentine, au Vietnam, en Europe et en Nouvelle-Zélande.
Parmi ses grandes rencontres cinématographiques, il nomme Jean-Claude Lauzon, Denys Arcand, Jean-Philippe Duval, Denis Villeneuve, Manon Briand et François Girard.
« Le cinéma, c’est une université permanente. Je suis toujours en train d’apprendre. C’est pour ça qu’à mon âge, je continue. J’ai appris beaucoup avec Jane Campion, François Girard aussi avec lequel je travaille. J’espère qu’ils apprennent de moi aussi », lance-t-il en riant.
« Ce n’est pas un métier facile, poursuit-il. On est partis pendant des années pour porter une œuvre à l’écran, mais en contrepartie, je reçois beaucoup de cette trajectoire. […] Après toutes ces années, quand je suis assis dans une salle de cinéma et que je reçois un film fantastique, c’est toujours un grand moment de bonheur et de satisfaction. »
Le producteur, qui est également président de Max Films, planche actuellement sur un film avec Lyne Charlebois, qui porterait à l’écran une partie de l’histoire de Frère Marie-Victorin. Il a aussi des projets en cours de négociation à l’international.