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Le film, financé par Netflix, avait récolté sept nominations. Il est reparti avec le titre de meilleur film dramatique, le prix du meilleur acteur de soutien – Film grâce à Kodi Smit-McPhee et le titre de la meilleur réalisatrice – Film grâce à Jane Campion.
Il s’agissait de la première fois qu’un producteur québécois remportait un Golden Globes pour le meilleur film dramatique.
À la Mostra du Cinéma de Venise, Jane Campion a aussi remporté le Lion d’argent de la meilleure réalisatrice.
« Ce qui me plait énormément, c’est la réception que reçoit le film. Les critiques qu’on a eues, les réactions, ça me touche énormément », souligne Roger Frappier, en entrevue.
Le producteur note que les Golden Globes sont la porte vers les Oscars. Le 8 février, les nominations seront connues.
« Malgré tout le succès du film, on ne prend rien pour acquis. On travaille chaque jour. Le film est maintenant dans les mains des 7000 membres de l’Académie », avance-t-il.
Un coup de cœur
Roger Frappier travaille sur ce projet depuis 10 ans. Tout a commencé lorsqu’il a lu, dans une nuit d’insomnie à Paris, le livre The Power of The Dog de Thomas Savage.
« Je suis tombé en amour avec le récit, mais aussi avec chacun des personnages. Je me suis dit que de grands acteurs allaient vouloir jouer ces rôles », souligne M. Frappier.
En 2011, il a acquis les droits du livre. Il a développé le projet avec plusieurs studios, mais ils ont tous abandonné en cours de route. Il a conservé les droits du roman pendant des années jusqu’en 2017, où il a reçu l’appel de l’agent de la réalisatrice Jane Campion qui demandait s’il avait toujours les droits.
« J’ai failli tomber en bas de ma chaise, lance-t-il. J’avais en admiration son travail depuis An Angel at My Table. Elle était la seule femme cinéaste, la seule réalisatrice, à avoir gagné la Palme d’Or au Festival de Cannes et un Oscar pour La Leçon de piano. »
Il a rencontré Mme Campion à Cannes deux semaines plus tard et il a senti qu’ils étaient sur la même longueur d’onde. Peu après, à Rome, il se sont rencontrés tous les matins pendant une semaine pour parler du roman, des personnages, etc. C’est alors qu’il lui a offert le projet.
« Elle a adapté le roman en gardant l’essence de l’histoire et en mettant sa vision personnelle. Elle connait l’intériorité de chacun des personnages, quasiment davantage que Thomas Savage. C’est une très grande réalisatrice qui a mis son intelligence et son cœur dans le projet et tous les prix qu’on récolte sont le résultat de son travail », soutient M. Frappier.
Sur les traces de Thomas Savage
Un des moments forts du producteur a été lorsqu’il a marché, avec la réalisatrice Jane Campion et une des productrices Tanya Seghatchian, sur les terres de Thomas Savage au Montana, afin de s’imprégner de l’atmosphère des ranchs western de l’époque. Il a pu discuter avec ses descendants.
Ce moment leur a permis de recréer le plus fidèlement possible cette ambiance en Nouvelle-Zélande. Justement, quand il y est arrivé, il a été époustouflé par la beauté du paysage.
Le tournage extérieur s’est bien déroulé. Lorsqu’il ne restait que 16 jours de tournage en studio, la pandémie a frappé. Le tout a été interrompu puis repris après quelques mois. Grâce à la technologie, la postproduction, comprenant le montage, a pu être réalisée à distance depuis plusieurs pays.
Le pouvoir du chien est disponible sur Netflix depuis le 1er décembre dernier.